Des enfants et adolescents "très autonomes culturellement, notamment grâce au numérique" (IFÉ)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 02 mai 2016.
Quelles sont les influences de l’école, de la famille et des pairs sur les choix culturels des enfants et des adolescents ? Telle est l'une des questions explorées par le nouveau dossier de veille de l'IFÉ (Institut français de l'éducation) consacré aux cultures adolescentes, daté d'avril. Du côté des parents, par rapport aux générations précédentes, un certain nombre de pratiques culturelles sont partagées avec les enfants : "ce n'est plus l’indifférence ou la rigueur qui prévalent, mais plutôt les échanges et la protection."
Néanmoins, dans chaque famille, "il y a presque toujours des négociations, des cadres de restriction en matière de loisirs (sorties, utilisation de l’ordinateur familial, indépendance financière ou non, etc.), les parents ne sachant pas toujours comment gérer le temps extrascolaire de leurs enfants, une fois les devoirs faits". Pour autant, les enfants et les adolescents s'avèrent au final "très autonomes culturellement, notamment grâce au numérique qui les relie de manière forte à leurs pairs". Ces relations avec les pairs contribuent à la construction de leur personnalité.
École : une hiérarchisation des cultures
À l'école, sous l’apparente neutralité des principes scolaires, persiste "une hiérarchisation des cultures et une imposition de la culture scolaire (en réalité celle des classes favorisées à fort capital culturel) comme légitime". Ce principe est approuvé par tous, "comme le montre l'expression 'culture générale', qui est en fait une culture de certains".
En termes d'activités culturelles, l’école peine à s’accommoder des pratiques culturelles informelles (pratiques en amateur hors clubs, écoute de musique par exemple). Faut-il s’appuyer sur ces pratiques pour susciter l’intérêt et l’implication des élèves, ou faut-il ne pas vouloir les connaitre (pour laisser cet espace privé de loisir aux enfants), voire les interdire lorsqu’elles arrivent dans l’enceinte de l’établissement (écoute de musique, téléphones portables...) ? questionne l'IFÉ. Et de souligner : "Contrairement à l’institution scolaire, les pratiques informelles sont vues par les parents comme participant au développement de l’autonomie de leurs enfants."
Le dossier de veille de l'IFÉ "Les cultures adolescentes, pour grandir et s’affirmer" est consultable ici
Diane Galbaud