Renforcer les compétences sociales et affectives des enfants (OCDE)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 18 avril 2016.
"Accroître les niveaux de compétences sociales et affectives - telles que la persévérance, l’estime de soi et la sociabilité - peut grandement contribuer à améliorer les retombées liées à la santé et au bien-être subjectif et à réduire les comportements antisociaux", affirme l'OCDE dans le rapport intitulé "Les compétences au service du progrès social - Le pouvoir des compétences socio-affectives", publié le 12 avril. Sur ce thème, des responsables politiques, dont 11 ministres et vice-ministres de l’Éducation, ont souligné la nécessité de développer chez l’enfant "un éventail équilibré de compétences cognitives, sociales et affectives", lors d'une réunion ministérielle informelle de l’OCDE organisée à São Paulo, au Brésil, les 23 et 24 mars 2014.
Selon l'OCDE, "le caractère consciencieux, la sociabilité et la stabilité émotionnelle comptent parmi les dimensions importantes des compétences sociales et affectives qui influent sur les perspectives des enfants à l’avenir". De surcroît, ces aptitudes "interagissent entre elles ainsi qu’avec les compétences cognitives, ce qui accroît la probabilité des enfants de bénéficier de retombées positives plus tard dans la vie".
Intégrer des exemples de la vie réelle
Pourtant, les politiques et programmes visant à "mesurer et renforcer les compétences sociales et affectives telles que la persévérance, l’estime de soi et la sociabilité, varient fortement entre les pays et les régions". Globalement, ces aptitudes sont rarement prises en considération dans les décisions d’admission à l’école et à l’université.
Comment les développer ? Il convient d'abord de "promouvoir l’établissement de relations fortes entre les enfants et ceux qui les élèvent et les éduquent (leurs parents, leurs professeurs et leurs mentors)". Les activités scolaires doivent intégrer "des exemples de la vie réelle et des expériences concrètes" et les activités extrascolaires doivent privilégier l’apprentissage pratique. Une manière d'améliorer le sens des responsabilités, la capacité à travailler en équipe et la confiance en soi.
Encourager les enseignants peu informés ou peu expérimentés
Dans ce champ, l'OCDE préconise des programmes de formation à l’intention des parents et des enseignants. "Il existe d’importants déficits de connaissances, de normes et de capacités concernant la façon optimale de renforcer les compétences sociales et affectives des enfants. Diffuser largement des directives détaillées basées sur des données factuelles contribuerait à remédier à ces déficits et encouragerait les enseignants peu informés ou peu expérimentés", estime l'organisation. À l’adolescence, "le mentorat semble particulièrement important et les stages en entreprise peuvent contribuer à renforcer des compétences telles que celles associées au travail en équipe, à l’image de soi et à la motivation".
Ces mesures s'avèrent facilement envisageables selon l'OCDE : "L’amélioration des contextes d’apprentissage et des pratiques pédagogiques ne requiert pas nécessairement de réformes majeures ou de moyens considérables. Il est possible en effet d’introduire des améliorations dans les activités scolaires et extrascolaires existantes".
Le rapport de l'OCDE est consultable ici
Diane Galbaud