Maisons familiales rurales : S. Le Foll répond partiellement à leurs demandes
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 15 avril 2016.
Accueilli hier 14 avril par des applaudissements au congrès des maisons familiales rurales, Stéphane Le Foll n'a pas caché son plaisir, évoquant sans le nommer un autre congrès où il n'a pu s'expliquer (le congrès de la FNSEA, ndlr) : "vous ne pouvez pas savoir comme ça fait du bien !" Il a placé son intervention sous le double signe "de la confiance et du respect". Le ministre de l'Agriculture n'a pourtant pas répondu à toutes les demandes de l'Union nationale des MFR. En ce qui concerne les moyens, il ne s'est pas engagé sur les montants, rappelant les contraintes qui pèsent sur l'Etat, mais il a promis un avenant pour prolonger d'un an le protocole de financement des MFR, qui arrive à échéance en 2017. Il ne peut aller au-delà, mais il entend "donner de la visibilité" et "dépasser l'échéance électorale". Xavier Michelin, le président de l'UNMFREO, avait demandé la fin du "plafonnement de l'aide financière" prévue par cette convention de 4 ans passée en 2013 et du "coup de rabot" de 8 % sur l'ANFRA (le centre de formation pédagogique des MFR).
Le ministre s'est montré "favorable" au projet intitulé "une année autrement", présenté comme "proche de l'année de césure si importante dans les pays nordiques". Reste à "se mettre d'accord sur les dispositions réglementaires" qui lui seraient applicables. Stéphane Le Foll évoque un couplage avec le service civique, ou un rapprochement avec la formation continue. Il se déclare "attaché", comme le sont les MFR, à l'ouverture à l'international pour "exporter notre savoir-faire", et suggère d' "utiliser Erasmus + au maximum", mais souligne que "la menace terroriste" impose "des restrictions" et un travail avec "les autorités académiques" dès lors que les jeunes sortent de l'Union européenne.
Rassurer les élèves
Troisième sujet d'importance pour le ministre, "la nuit de l'agro-écologie" qu'il prépare, et il attend des MFR qu'elles lui fassent remonter leurs propositions pour "aller à la rencontre des citoyens", car l'agriculture est "une partie de la solution" au problème du réchauffement climatique, notamment si elle permet le stockage dans le sol du carbone (connu sous le nom de "4‰", ndlr).
Il est enfin disposé à servir d'intermédiaire entre les MFR, qui travaillent sur la question de la recherche d'entreprises pour l'alternance, l'Education nationale et la formation professionnelle. Plus globalement, il défend un système pédagogique qui veut "accompagner les élèves", les "rassurer", reconnaître chacune des étapes qu'ils franchissent grâce à l'acquisition progressive des diplômes.
Une approche plus large des formations
Toutefois, il ne reprend pas à son compte aux suggestions de X. Michelin de "réfléchir à un statut unique de l'alternant, ou tout au moins à une simplification des dispositifs", ou de permettre aux jeunes qui n'ont pas encore 14 ans "de réaliser des stages d'observation et d'initiation" dans des entreprises agricoles. Le président de l'UNMFREO s'était aussi inquiété du transfert des effectifs de MFR métropolitaines vers les départements d'Outre-mer, qu'il a qualifié de "holdup". Le ministre s'est en revanche montré sensible à la volonté des MFR de participer au développement des territoires ruraux, et de contribuer en termes de formations à "une approche plus large".