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Canopé, un établissement qui n'a pas achevé sa construction (J-M Merriaux devant les députés)

Paru dans Scolaire le mercredi 30 mars 2016.

"Un certain flou sur votre fonctionnement" (Frédéric Reiss, LR). "Selon le rapport de la Cour des comptes, à peine 10 % des enseignants connaissent les productions du CNDP et des CRDP" (Jean-Noël Carpentier, radical). "N'êtes-vous pas en concurrence avec la DGESCO ? Et avec 1 700 collaborateurs, ne dilapidez-vous pas l'argent public ?" (Yves Durand, PS). "N'êtes-vous pas co-ministre de l'Education nationale ?" (François de Mazières, LR). C'est peu dire que de nombreux députés se posent des questions sur Canopé, nouvel établissement public remplaçant le CNDP et les 30 CRDP (centres régionaux de documentation pédagogique). La commission des affaires culturelle auditionnait ce 30 mars son directeur général, les élus inscrivant leurs préoccupations dans le cadre de la mission d'information, en cours, sur la formation des enseignants.

Jean-Marc Merriaux a décrit un établissement né le 1er janvier de l'année dernière, alors que le réseau SCEREN-CNDP comptait 31 établissements et 52 directions éditoriales. Le projet, insiste-t-il, a été co-construit avec les personnels, et Canopé est organisé avec 12 directions territoriales (l'une d'elle étant commune à Pays-de-la-Loire et Bretagne). Le DG évoque "une organisation matricielle" et non pas centralisatrice. Le budget 2015 a été construit sur la base des budgets cumulés des 31 établissements, soit 135 M€, mais compte-tenu des prestations facturées entre CRDP, il est en réalité de 120 à 125 M€, dont 90 M€ de subvention d'Etat (ce qui correspond à la masse salariale), 20 M€ de produits, une quinzaine de millions de subventions des collectivités. La subvention de l'Etat a été réduite "de 5 à 6 M€", ce qui a amené à une redéfinition des "fonctions supports" puisque, comme l'avait montré la Cour des comptes, celles-ci absorbaient 30 % des effectifs.

Les relations avec la tutelle

En ce qui concerne les relations avec le ministère, Jean-Marc Merriaux reconnaît "qu'on peut toujours faire mieux" et que "les relations avec la tutelle" méritent clarification. Mais un "comité de tutelle" a été mis en place et se réunit une fois par trimestre. Un "contrat d'objectifs et de performance" est en cours de construction. Il y a "un équilibre à trouver" entre les initiatives que peut prendre un établissement autonome et sa mission d'accompagnement des politiques ministérielles.

Quant à la relation avec les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation, notamment pour la formation continue des enseignants, elle est "fondamentale", et d'ailleurs une convention a été passée avec leurs directeurs pour développer, "quand c'est possible", des "lieux communs". Une vingtaine sont en place ou en cours d'installation. Avec l'Espé de Bordeaux, le réseau a produit un MOOC sur la classe inversée qui a été inscrit sur ViaEduc, le réseau social des enseignants mis en place par Canopé (voir ToutEduc ici) et il y a eu immédiatement 3 000 inscrits. La plateforme M@gistere compte "certaines semaines" 200 000 connexions.

Des indicateurs de résultat en cours de construction

Cette donnée chiffrée répond à une demande des parlementaires, avoir des indicateurs de résultats. Ils sont en cours de construction, mais Jean-Marc Merriaux donne un autre chiffre : les premiers "ateliers", qui remplacent les CDDP (les anciens centres départementaux), connaissent une augmentation de leur fréquentation qui peut aller jusqu'à 40 %, surtout dans le monde rural. Par ailleurs, la série de vidéos "les fondamentaux", qui est accessible en France gratuitement, a été vendue au Canada, tandis que des "ateliers Canopé" se mettent en place au Liban.

Canopé a aussi une politique de co-édition avec des partenaires privés, PlayBac en l'occurrence, pour une présentation des nouveaux programmes de maternelle, de l'élémentaire et du collège lisible par les parents, et ils seront disponibles avant l'été, tandis qu'il construit "avec la DGESCO" des outils à destination des enseignants. Jean-Marc Merriaux, interrogé sur le risque de "distorsion de concurrence" avec les éditeurs privés, rappelle qu'il n'a "pas le droit d'aller sur le manuel scolaire". En ce qui concerne les liens avec Amazon (voir ToutEduc ici), il s'agit "d'une prestation, non d'un partenariat", dans le cadre de l'offre de service à tous les industriels. Amazon en a eu vent et a demandé à en bénéficier, au total pour 50 000 € et pour 6 ateliers de 10 enseignants qui voulaient apprendre à s'auto-éditer, mais pour des contenus "à côté des manuels". Il donne l'exemple d'une enseignante qui publie des contes écrits avec ses élèves. Toutefois, même si cette prestation n'est pas de nature à destabiliser l'édition scolaire, et si le problème posé est "plus de l'ordre du symbolique", le DG "comprend que des questions se posent".

Jean-Marc Merriaux évoque aussi un autre chantier pour Canopé, en direction de l'enseignement professionnel, avec ENI (école numérique et industrie), un projet lauréat du PIA (programme d'investissements d'avenir) et l'implantation de "fab lab" dans les lycées. "On est en train de travailler quelques expérimentations" (voir ici).

L'audition ici

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