Une "2e POP"(professionnelle à orientation progressive) dans l’académie de Versailles. (CPC info)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 21 mars 2016.
"Les résultats de l’affectation dans la voie professionnelle mettent en évidence depuis plusieurs années un désintérêt marqué des élèves pour un certain nombre de baccalauréats, porteurs d’insertion professionnelle, tant dans le domaine industriel que dans le domaine tertiaire." C’est à partir de ce constat que l’académie de Versailles a expérimenté, en 2014-2015, la classe de seconde professionnelle à orientation progressive (2e POP). Cette expérimentation est l’un des exemples cités dans le numéro de CPC info qui vient de paraître et qui est consacré au "continuum bac-3/bac+3".
L’objectif de l’académie de Versailles était de "d’améliorer le processus d’orientation en voie professionnelle, et de mieux répartir les élèves dans chacune des formations, grâce à une découverte approfondie des caractéristiques et ambitions de chacun des diplômes". Pour cela, le principe était "d’adosser dans un même établissement des formations non attractives à des formations porteuses de demande sociale, dès lors qu’il y a des éléments communs dans les référentiels". L’expérimentation, pilotée par un groupe de travail académique comprenant la DAET, la CSAIO, des représentants des corps d’inspection et des chefs d’établissement, a concerné 9 lycées professionnels.
Chaque établissement a communiqué auprès des professeurs principaux, des familles et des élèves qui ont pu formuler des vœux d’inscription en "2e POP". La période de détermination pendant laquelle les élèves découvrent par rotation des spécialités différentes peut durer de 6 à 12 semaines, voire plus. Elle est complétée par des rencontres avec des représentants du monde professionnel, des visites d’entreprises et des échanges avec des élèves engagés dans la filière. Après cette phase de découverte, "un bilan associant l’élève et sa famille, permet à l’équipe, d’émettre des recommandations sur le choix d’une spécialité, en fonction du profil du jeune".
Une représentation élargie des poursuites d’études
Malgré quelques difficultés de mise en place, 21 établissements ont souhaité s’engager dans l’expérimentation en 2015-2016. Brigitte Colin-Thomas, DAET de l’académie de Versailles, constate que pour les élèves "la période de détermination leur donne la possibilité d’avoir une représentation élargie des poursuites d’études et des activités professionnelles qu’ils pourront exercer". Elle remarque "une mobilisation forte et une adaptabilité des équipes éducatives ainsi que des échanges plus importants entre les enseignants, y compris avec les équipes de BTS et également avec les parents".
Dans un article intitulé "Le continuum bac-3/bac+3 : état des lieux et perspectives", Isabelle Robin et Nicolas Ginsburger, (DGESCO - ministère) insistent sur la nécessité de "mieux accompagner les jeunes dans leurs choix d’orientation, de les aider à privilégier des poursuites d’études à forts débouchés et de favoriser leur réussite. […] Il s’agit de personnaliser les parcours et d’amener les lycéens vers une orientation progressive et mieux construite tout au long du parcours de formation, par des activités de découverte des métiers et des formations".
CPC info 57, Le point sur… Le "continuum bac-3/bac+3", premier semestre 2016, en ligne sur eduscol.