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Peut-on importer en France le modèle finlandais?

Paru dans Scolaire le lundi 14 décembre 2009.

La Finlande est "1ère de la classe", et de loin, si l'on en juge par les résultats de PISA (évaluation du niveau atteint par les enfants de 15 ans dans les pays de l'OCDE). Mais comment ce pays, dont 88% des enfants n'allaient pas au-delà de l'école primaire en 1960 obtient-il pareil succès? Peut-on faire la comparaison avec la Corée, dont les progrès sont également spectaculaires? Et peut-on importer en France les méthodes utilisées? Ces questions étaient posées lors d'un séminaire organisé par le CAS (Centre d'analyse stratégique) ce lundi 14 décembre. Voici des échos des débats.

Michel Quéré (directeur de la DEPP, service statistique du ministère de l'Education nationale) estime que la notion de "bonne pratique" n'a pas de sens en soi, puisque sa qualité dépend de la structure dans laquelle elle est utilisée. Marie Duru-Bellat (sociologue) rappelle que les résultats français ne sont pas si mauvais, elle dément qu'il y ait un massacre à l'entrée dans l'enseignement supérieur, ou que notre système soit "élitiste", mais elle dénonce la sélection qui se fait dès "les petites classes", où les enfants qui n'apprennent pas à lire sont condamnés pour le reste de leur scolarité.

Pasi Sahlberg, expert finlandais, explique que son pays, qui a dû se reconstruire entièrement après la seconde guerre mondiale, a développé une culture du consensus qui lui a permis de réussir sa réforme de l'éducation, fondée sur "trois paradoxes", moins d'heures de cours, pas d'acharnement en cas de difficulté, mais du temps pour apprendre à réfléchir différemment, et une charge d'enseignement réduite pour éviter l'épuisement des professeurs. Autres caractéristiques: le moins possible de tests ou de contrôles, une grande confiance faite aux acteurs locaux, un nombre de jeunes désireux de devenir enseignants proportionnel à l'élévation du niveau dans le second degré, l'accent est mis sur la créativité et l'absence de hiérarchie entre les disciplines, la musique étant aussi importante que les mathématiques: "nous haïssons les normes, qui sont le pire ennemi de l'innovation". 

Tous les participants ont souligné l'impossibilité de transférer le système finlandais en France, même si certains principes mériteraient d'être repris, par exemple l'idée qu'il est moins grave de ne pas finir le programme, que d'avoir des élèves qui n'ont pas acquis l'essentiel. Bernard Hugonnier (OCDE), qui présentait le modèle coréen, montre que le soutien s'y fait en dehors de l'école, à l'inverse de ce qui se pratique en Finlande, où les enfants ont au maximum besoin d'une vingtaine de minutes pour apprendre leurs leçons. Mais comment expliquer que deux modèles aussi différents, obtiennent tous deux d'excellents résultats?

Plusieurs interventions peuvent être téléchargées sur le site du séminaire.

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