Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Elections à l'USEP (Union sportive du 1er degré) : "une question de gouvernance" (V. Moreira)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 15 mars 2016.

Les prochaines élections au Comité directeur de l'USEP s'annoncent "difficiles", estime Jean-Michel Sautreau, candidat à un 4ème mandat à la tête de l'Union sportive de l'enseignement du 1er degré (voir ToutEduc ici). Pour sa principale opposante, "le point de divergence" essentiel entre eux porte sur la manière de gouverner.

ToutEduc : Vous êtes vice-présidente de l'USEP, et vous étiez en 2012, lors des précédentes élections, sur la liste de J-M Sautreau. Qu'est-ce qui vous oppose ?

Véronique Moreira : J'étais effectivement sur sa liste et comme ce devait être son dernier mandat; je me suis préparée pendant 4 ans mais pour lui, l'avenir de l'USEP c'est un seul projet porté par un seul homme. Nous n'avons pas la même conception de la gouvernance, je préfère privilégier une démarche participative entre élus et plus collaborative entre le Conseil d'administration et l'équipe de la direction nationale menée par Benoît Lasnier (voir ToutEduc ici).

ToutEduc : Vous ne contestez pas les difficultés financières de l'USEP ?

Véronique Moreira : Non, le diagnostic est partagé. Nous avons perdu 1,5 % de nos licenciés, et nous avons un déficit de 150 000 €. Nous devons donc faire des choix budgétaires. La direction nationale est principalement composée de 4 détachés de l'Education nationale et d'un détaché de Jeunesse & Sports. Nous proposons de supprimer un seul des postes de détaché de l'EN (au lieu de 2 pour J-M Sautreau, ndlr) et de ne pas embaucher de responsable de la communication (contrairement à J-M Sautreau, ndlr), mais de faire appel au besoin à des compétences expertes en sollicitant une agence par exemple. Nous ne pensons pas non plus qu'il faille distribuer quelques milliers d'euros à chacune des nouvelles fédérations régionales, une somme qui serait de toute façon insuffisante pour qu'elles embauchent un délégué régional.

ToutEduc : Cela ne suffira pas à boucher le trou...

Véronique Moreira : Non. Nous devons aussi renforcer nos partenariats institutionnels et coopératifs, avec la MGEN, la MAIF, le ministère des Sports, et tous les organismes qui sont susceptibles de participer au financement d'opérations conjointes, sur l'éducation à la santé, la sécurité routière, etc. Pour l'heure, nos relations avec les autres institutions sont un peu tendues.

ToutEduc : Les partenariats avec les fédérations sportives sont parfois vues par les enseignants comme des dangers, la porte de la bergerie ouverte au loup. Qu'en pensez-vous ?

Véronique Moreira : Pour nous, fédération sportive scolaire, ces partenariats sont porteurs d'un enrichissement mutuel en termes de formation et de pratiques. Au début, nous en avions très peu, avec de grosses fédérations, football, basket, hand, rugby, athlétisme, tennis... Maintenant, les sollicitations affluent; le cricket, l'équitation, la voile, le karaté... Au niveau national, il nous faut garder un juste équilibre entre l'opportunité de dynamiser notre vie sportive et assurer un partenariat maîtrisé. Car sur le terrain, nous devons défendre nos valeurs, l'égalité filles-garçons, le refus de la compétition exacerbée, garder la maîtrise d'oeuvre de nos actions, et au final il appartient aux fédérations départementales de choisir là où elles veulent s'investir, et de décliner l'accord-cadre national en fonction des interlocuteurs qu'elles ont.

ToutEduc : Pensez-vous que l'USEP n'a pas su investir les TAP, les activités périscolaires créées par la réforme des rythmes scolaires ?

Véronique Moreira : Nous devons effectivement renouer les contacts avec nos interlocuteurs, les collectivités, en nous appuyant sur l'ensemble du réseau associatif, notamment les associations de la Ligue de l'enseignement, l'Ufolep... Les enseignants membres de l'USEP ne souhaitent pas toujours animer des activités périscolaires, et ils sont assez peu disponibles, notamment sur ce temps périscolaire qui est réinvesti pour eux par l'institution. Au départ, beaucoup de mairies nous ont demandé d'assurer la formation des animateurs, mais une fois formés, ils faisaient de l'USEP sans le dire. Nous devons plutôt proposer notre modèle associatif, pour que les rencontres sportives organisées sur les TAP soient aussi des moments éducatifs, de réflexion sur ce que représente gagner, sur les différents rôles sociaux à y tenir par les enfants... Il s'agit d'associer le sportif et l'associatif. C'est pour cela que les animateurs des collectivités territoriales, les parents, et les enfants qu'ils encadrent, adhèrent à l'USEP et c'est alors pour nous l'occasion d'élargir notre réseau.

ToutEduc : Avez-vous le sentiment de proposer quelque chose de très différent de ce que propose votre concurrent ?

Véronique Moreira : L'USEP sera toujours l'USEP, nous ne proposons pas la révolution, mais une évolution et une actualisation du projet fédéral. Il y a des choix politiques à faire dans une situation difficile sur le plan financier, et tout en étant responsables nous ne proposons pas tout à fait les mêmes.... C'est pourquoi nous ne sommes pas d'accord sur la manière de gouverner.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →