Education prioritaire : que sont les professeurs référents devenus ? (OZP)
Paru dans Scolaire le mardi 08 mars 2016.
L’OZP (l'Observatoire de l'éducation prioritaire) lance une nouvelle enquête auprès des "professeurs référents", une catégorie d'enseignants créée en 2006 par Gilles de Robien (alors ministre de l'Education nationale) dans les RAR (réseaux ambition réussite). Depuis, les variations de la politique d’éducation prioritaire les ont fait passer par de multiples appellations et "la refondation de l’éducation prioritaire en janvier 2014 en a fait un moyen décisif de la création des REP+".
Contribuent-ils à rapprocher les cultures professionnelles du premier et du second degré et constituent-ils "une ressource pour le développement d’un collectif professionnel et pour la formation entre pairs" ? Quels rôles jouent-ils alors qu'ont été mis en oeuvre d'autres éléments de la réforme, le "plus de maîtres que de classes" dans les écoles élémentaires, les formateurs académiques dans les collèges, la coordination de niveau etc.
L'OZP rappelle qu'elle avait organisé en 2010, un séminaire professionnel sur le sujet. Il en était notamment ressorti que "presque tous les référents font classe" pour "garder une légitimité par rapport aux collègues", mais aussi pour "garder le contact avec une pratique directe", mais ce peut-être en co-intervention, ou en temps partagée entre plusieurs classes et groupes de besoin. Certains échangent leurs classes, un PE prend une classe de 6ème pendant que le professeur de mathématiques fait classe en CM2.
La co-intervention "demande une explicitation des objectifs et des pratiques et (...) donne une occasion de réflexion sur celles-ci". En ce qui concerne la liaison école-collège, "l’analyse des évaluations est un instrument de dialogue privilégié pour déboucher sur un travail commun" et "faire que les élèves ne soient pas victimes des différences de culture entre le premier et le second degré". Les professeurs référents travaillent aussi à "la mise en cohérence des dispositifs d’aide, l’accompagnement éducatif et la liaison avec la réussite éducative de la politique de la Ville". Mais certains référents évoquaient en 2010 leur "lassitude devant l’immensité d’une tâche à assumer seul ou presque".
Le rapport est téléchargeable ici