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N. Vallaud-Belkacem intéressée par les "machines à lire" d'Alain Bentolila

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 23 février 2016.

Najat Vallaud-Belkacem a assisté, hier 22 février, à la signature de la convention entre la Ville du Havre, le CI-FODEM d'Alain Bentolila (linguiste, Paris-V) et la fondation SNCF qui finance depuis deux ans l'expérimentation de "machines à lire". Dans une interview donnée à Paris-Normandie au mois de janvier 2014, le linguiste expliquait qu' "il s’agit, concrètement, d’une application pour tablette (...) Les premières pages (d'un) livre sont lues en audio. Puis, le lecteur débute sa lecture en commençant par ce qui vient d’être entendu. Ensuite, vient l’effort de lire, seul, un texte inconnu durant quatre ou cinq pages. Il peut ensuite revenir à l’audition s’il le souhaite avant d’être obligé de lire de nouveau."

Il compare cet entraînement à la lecture au footing : "Un joggeur débutant va courir un peu, puis marcher beaucoup lorsqu’il fatigue avant de reprendre un peu de course. Le principe est le même." Au mois de mars 2014, ont été équipés la bibliothèque du Havre ainsi que des collèges "avec quatre ou cinq livres" mais des accords devaient être négociés avec des maisons d’éditions pour avoir les droits des e-books. Il a depuis été expérimenté "sur le temps du périscolaire dans des structures municipales comme le centre social Le Satellite, à la Mare-Rouge, mais aussi dans des associations à vocation sociale comme l’Aham, Trait d’union ou Arec (Association échanges réseau culture)" et l’application comprend actuellement 35 titres, des livres jeunesse, et des classiques "comme l’Odyssée d’Homère, Aladin, Les Trois Mousquetaires et bientôt Notre-Dame de Paris", mais raccourcis et limités aux passages "où il y a de l’action". Elle s'adresse "en priorité des élèves allant du CM1 à la 5e, indique le site "Normandie actu".

Hier donc, la ministre a rencontré des élèves de CE2 qui, "avec l’aide de leur enseignant, ont travaillé la lecture d’un roman, Les Doigts rouges, de Marc Villard (...) Le chercheur rappelle que les recherches les plus expérimentales montrent clairement que ce qui handicape véritablement les lecteurs peu aguerris, c’est bien l’incapacité et la crainte d’affronter une distance de lecture dépassant quatre à cinq pages (...) L’élève passe un contrat qui dépend du niveau de difficulté qu’il s’est assigné." Selon son promoteur, "la lecture est devenue plus aisée pour 70 % du jeune public qui a testé la 'machine à lire' et surtout qui n’avait jamais ouvert un livre". La ministre estime qu'elle constitue un "excellent outil", notamment dans le cadre du "plus de maîtres que de classes". 

Paris-Normandie ici, Normandie-Actu ici, voir aussi le CRDP d'Amiens ici.

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