Certaines pratiques pédagogiques auraient un impact différent sur les élèves immigrants et non immigrants (étude)
Paru dans Scolaire, Culture le mardi 16 février 2016.
"En milieux défavorisés, l’investissement actif de tous les élèves en classe, surtout au niveau de leurs comportements, mais également au niveau affectif ou cognitif, tend à diminuer lors des périodes entourant les transitions scolaires" (après le passage préscolaire-primaire ainsi qu’avant le passage au secondaire) : c'est l'un des constats d'Isabelle Archambault, professeure à l’École de psychoéducation de l’université de Montréal et membre du Groupes de recherche sur les environnements scolaires (GRES), dans une étude présentée sur le site du Réseau d'information pour la réussite éducative (Rire), le 15 février. Autre observation de la chercheuse : tout au long du primaire, "les élèves immigrants de première génération seraient moins désengagés que leurs pairs de deuxième génération ou non-immigrants".
Mais si on constate "une constante diminution de l’intérêt et de la valorisation de l’école chez tous les élèves au cours du primaire", certains facteurs peuvent limiter ce phénomène. Ainsi, "la création de liens affectifs avec les enseignants, l’investissement actif des élèves dans les activités de l’école et le développement d’un sentiment d’appartenance en classe contribuent positivement à l’engagement des élèves et surtout, à l’engagement des garçons et des élèves issus de l’immigration".
Élèves immigrants et non immigrants : certaines pratiques pédagogiques ont un impact opposé
Isabelle Archambault relève aussi que "certaines pratiques ont un impact différent, voire opposé, sur l’engagement des élèves immigrants et non immigrants". Un exemple : "l’utilisation en classe d’un système d’encadrement rigide et structuré serait associée positivement à l’engagement des élèves immigrants. En revanche, un tel système serait nuisible à l’engagement des élèves nés au Canada de parents canadiens qui, au contraire, bénéficient davantage d’un environnement souple et flexible."
En conclusion, la chercheuse plaide pour une pédagogie différenciée dans les classes et des mesures "favorisant la création de liens affectifs à l’école, l’investissement actif dans les activités scolaires et parascolaires et le développement d’un sentiment d’appartenance à l’école".
L'étude est consultable ici
Diane Galbaud