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Observatoire de la jeunesse : s'appuyer sur les pratiques écologiques pour une "éducation qui vient"

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le samedi 06 février 2016.

Les jeunes ont un mode d’engagement différent de celui de leurs aînés sur les questions écologiques et environnementales, il sont réticents aux engagements  associatifs mais prêts à s'engager financièrement, ce qui est davantage conforme à "l’individualisation contemporaine". C'est le constat dressé par Jean-Paul Bozonnet, chercheur associé à Sciences-Po Grenoble, lors des Rencontres de l’Observatoire de la jeunesse sur "pratiques écologiques et éducation populaire", hier vendredi 5 février 2016. Il a ainsi introduit la question qui était au centre des débats : comment les acteurs de l’éducation populaire peuvent-ils accompagner les éducations citoyennes et au développement durable ? S'impose d'ailleurs un autre constat : la conscience écologique est forte chez les jeunes mais pas les pratiques : ils sont 30% à ne pas effectuer le tri sélectif (5% pour l’ensemble de la population).

"Partir du terrain", "mettre les pieds sur le sol", "effectuer du braconnage pédagogique", propose Olivier Sigaut, enseignant au ministère de l’agriculture. Mais on peut aussi prendre pour référence cette indication du bulletin pour les colonies de vacances des CEMEA, publié ... en 1938 ! C'est Jacques Boutin (co-auteur de "eduquer à l'environnement) qui la rappelle. Il s'agissait déjà de promouvoir "l’étude de la personne dans son environnement : comment il le respecte, il le protège"… Pour la formation d’animateurs, Patrick Brun (ATD Quart-monde) propose le croisement "des savoirs d’expériences (notamment sur les conditions extrêmes de la précarité) avec les savoirs universitaires construits" et une "co-formation" pour "rendre possibles les compréhensions réciproques".

Embellir une école en Guyane

Le souci du concret, du local, de la proximité ; c’est ce qu’ont pu rappeler plusieurs intervenants à l’instar des "Bâtisseurs du possible" qui évoquent leur expérience en Guyane autour du projet citoyen "comment améliorer notre école ?" en partant des préoccupations des enfants dans une école à très fort taux d’absentéisme, où l'implication parentale était faible. Ils ont voulu faire "des plantations dans notre cour d’école", ce qui les a amenés à enquêter dans la forêt voisine, à recueillir des informations dans leurs familles, à trouver des solutions pour apporter du compost sur un terrain infertile, les enseignants prenant alors un rôle d’accompagnateurs... Une démarche en quatre temps, identifier, imaginer, réaliser, partager.

"On n'innove pas hors du monde" ont rappelé Emmanuel Porte (chargé d’études à l’INJEP) et Lionel  Larqué (délégué général de l’ALLISS, alliance sciences-société). Tous deux estiment que "écologie, environnement, changement climatique sont devenus des thèmes communs à de multiples acteurs". Ils constatent de plus "un rapprochement des pratiques pédagogiques entre les mondes de l’éducation formelle et informelle". Ils se veulent tout autant positifs lorsqu’ils ajoutent : "au-delà des frontières institutionnelles, souvent difficiles à franchir, entre éducation populaire et école/université, la culture des pédagogies actives, les formes d’animation des temps éducatifs ou les territoires d’intervention paraissent converger davantage." C'est l’esquisse d'une réponse à leur question : " Que pourrait être une 'éducation qui vient', inscrite dans des pratiques écologiques ?".

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