Les élèves issus de classes Freinet, Montessori, et Écoles nouvelles s’adaptent mieux à l’université.
Paru dans Scolaire le jeudi 10 décembre 2009.
Les moyens pédagogiques mis en œuvres par les pédagogies nouvelles et l’attention accrue portée à l’élève faciliteraient l’adaptation des jeunes à l’enseignement supérieur, notamment à l’université. Voilà ce que montre Rébecca Shankland, psychologie (Grenoble-II) qui a comparé les résultats obtenus en première année d’université par les élèves issus du système scolaire traditionnel et ceux issus des écoles à pédagogies nouvelles.
Les anciens élèves des pédagogies nouvelles déclarent plus fréquemment que les autres posséder des qualités de créativité, d’autonomie, de confiance en soi et en l’avenir. Or, "être brillant intellectuellement n’est plus une garantie de réussite. A l’université, l’enjeu est de parvenir à un fonctionnement adulte: autonomie, gestion du quotidien, établissement de nouveaux contacts…" Les élèves issus de pédagogies nouvelles déclarent un sentiment de bien-être plus important que les autres étudiants et un bien-être physique satisfaisant. Ils obtiennent de meilleurs résultats. Ils ont des réseaux relationnels plus stables et un sentiment d’efficacité personnelle fort. Ils sont enfin plus nombreux a avoir déterminé leur orientation en fonction d’un choix vocationnel (70%).
Rébecca Shankland exprime cependant quelques réserves concernant l’intégration professionnelle de ces jeunes: "En France, la culture valorise le type d’études réalisées (classes préparatoires, écoles d’ingénieur, sciences politiques etc.) plutôt que les compétences concrètes de la personne en adéquation avec le poste à pourvoir". Il paraîtrait donc pertinent de compléter cette étude par un travail sur l’adaptation de ces jeunes au monde du travail.
Rébecca Shankland, Pédagogies nouvelles et compétences psychosociales, De l’apprentissage à l’école à l’entrée dans l’enseignement supérieur, L’Harmattan, coll. Savoir et formation, 2009.