Utilisation de Twitter en classe : quels effets ? (étude)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 04 février 2016.
Quels sont les effets de l'utilisation de Twitter en classe ? "Un engagement plus fort dans les apprentissages et une meilleure participation des élèves", constatent les enseignants qui utilisent cet outil, interrogés dans le cadre d'une enquête annuelle menée par l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) et Vérès Consultants, publiée par la revue Terminal en décembre 2015.
"Les élèves en difficulté bénéficient beaucoup de ces modes d’interaction en classe", souligne l'étude. Ainsi, l'usage de Twitter génère des interactions avec l’extérieur "qui motivent", par exemple via des tweets sur des sorties scolaires. Autre observation, le rôle de l'enseignant évolue : pour une majorité de répondants, "il communique mieux avec ses élèves" et pour 40% d'entre eux, "il n'est plus le seul référent".
Un renforcement de la relation école-maison
Autre bénéfice, Twitter "facilite et potentialise la valorisation des productions des élèves". Au dire d'un enseignant interrogé, certaines activités menées avec Twitter "produisent des déblocages spectaculaires car elles donnent un sens à l’intention d’écrire, par le lien établi avec un lectorat étendu au-delà des murs de l’établissement, ou avec les parents".
Ainsi, la relation école-maison se renforce : au primaire comme au secondaire, des élèves se mettent à tweeter de leur classe et depuis leur domicile. "Les jeunes prennent conscience des risques en pratiquant par eux-mêmes. On évite ainsi une pédagogie des réseaux sociaux trop moralisatrice ou trop centrée sur les dangers, qui montre peu d’efficacité", estiment les auteurs de l'étude.
"Ma salle des professeurs virtuelle"
Une forte majorité des enseignants utilisant Twitter déclare avoir bénéficié d’une formation dans le domaine du numérique durant les trois dernières années. "S’il est vrai que Twitter convient bien aux enseignants peu férus d’informatique, les lacunes en formation n’en sont pas moins très importantes et de l’entraide se pratique entre enseignants", relève l'étude. Twitter est utilisé "à la fois comme objet de formation (en autoformation, en co-formation ou par l’institution), lieu de formation (sessions en ligne, communautés de spécialistes), support de contenus et de ressources et outil de veille et de perfectionnement de compétences dans la durée".
Des enseignants rejoignent le réseau social pour rompre leur isolement et avoir davantage d’échanges entre collègues, ce qui fait de Twitter "un puissant outil de réseau professionnel". Selon les résultats de l’enquête, les utilisations de Twitter "dans le cadre scolaire mais en dehors de la classe" portent d’abord sur la veille informationnelle (76%) mais aussi majoritairement sur "des échanges avec d’autres enseignants" (59%) et sur "des apprentissages informels" (55%). "C’est ma salle des professeurs virtuelle", déclare l'un des professeurs interrogés. Ces modes de formation permettent notamment de "court-circuiter les niveaux hiérarchiques". "Des habitudes de co-formation se développent en dehors du regard de l’institution", confie un autre enseignant.
L'étude est consultable ici
Diane Galbaud