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Pourquoi les enseignants sont-ils fatigués en fin de carrière? (Rapport du Centre d'études de l'emploi)

Paru dans Scolaire le jeudi 10 décembre 2009.

L’Éducation nationale "a tout à construire" et n'a pas même "mis en débat" les dispositifs d’accompagnement d'un allongement de la durée du temps de travail des enseignants, constate Dominique Cau-Bareille, maître de conférences à l'Institut d'études du travail de Lyon dans un rapport de recherche publié par le Centre d'études de l'emploi sous le titre: "Vécu du travail et santé des enseignants en fin de carrière ". Or "le choix de retarder l’âge de la retraite impliquerait de mener une réflexion de fond (…) sur les conditions d’exercice du métier".

La chercheuse constate que "le déficit de reconnaissance des métiers de l’enseignement à tous les niveaux [est] une source de souffrance, participant à l’envie de quitter prématurément le métier". Elle ajoute "Réfléchir aux fins de carrière impose donc d’examiner (...) la place que l’on fait aux enseignants dans le discours social, dans la société comme au sein de l’institution."

Elle analyse les conditions de travail des enseignants par niveaux. En maternelle, elle note le cumul d' "une fatigue physique liée aux postures qu’imposent les plans de travail des élèves", une fatigue nerveuse "dans un contexte bruyant" et une  fatigue personnelle "liée à l’avancée en âge et à la ménopause". Dominique Cau-Bareille plaide d'ailleurs pour la reconnaissance de la spécificité des écoles maternelles, y compris en terme de formation, et contre les évaluations des élèves. En élémentaire, les enseignants font face "à de plus en plus d’élèves en grande difficulté scolaire"  et "ils se sentent bien seuls" alors qu'ils doivent intégrer des élèves auparavant suivis en institutions spécialisées, dans des classes de perfectionnement "ou au sein des réseaux d’aides scolaires". "Leur impuissance à résoudre" les problèmes de ces élèves provoque "une réelle souffrance". Ils ont de plus l'impression de "surfer" sur les connaissances, sans avoir le temps d'approfondir, tout comme leurs collègues du collège, confrontés à l'hétérogénéité de niveaux des élèves et au sentiment que "les élèves sont devenus passifs dans l’apprentissage alors [qu'ils] font énormément d’efforts, y compris en fin de carrière, pour leur donner envie d’apprendre".

Les professeurs de lycée soulignent le poids des effectifs "trente-cinq à quarante élèves par classe", l'allongement du temps de correction des copies, "le sentiment d’être assez peu soutenus par la hiérarchie", "un rapport aux collègues assez peu satisfaisant", "des horaires de travail souvent très contraignants", avec des heures supplémentaires". Mais ils ont des classes moins hétérogènes qu'en collège, et des élèves plus matures.

Ce rapport, d'une soixantaine de pages, bien écrit, est une mine de réflexions. Il est téléchargeable sur le site du CEE ou en cliquant ici.

 

 

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