Comment et où vivent les familles en France ? (Insee)
Paru dans Petite enfance, Périscolaire le jeudi 21 janvier 2016.
Huit familles sur dix vivent dans des grandes aires urbaines, indique une étude de l'Insee publiée le 19 janvier. Au sein de ces zones, la proportion de familles augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne des pôles urbains. Comment expliquer cette tendance ? Les espaces en périphérie "concentrent une part importante de logements de grande taille à des prix accessibles, tout en restant à proximité des emplois : en couronne des grands pôles, huit ménages sur dix vivent dans un logement de 4 pièces ou plus, par exemple", précise l'Insee. Cependant, depuis 1990, les pôles urbains perdent moins de familles que leurs couronnes, "dans un contexte où la part des familles diminue globalement".
Les familles à bas revenus et celles dans lesquelles aucun parent n'a d'emploi sont plus présentes dans les pôles des grandes aires urbaines, dans le sud de la France, en Corse, dans les départements d'outre-mer, du Nord, du Pas-de-Calais et des Ardennes.
Une famille sur dix vit dans un logement surpeuplé
Ces zones, à l'exception du Nord, comptent aussi le plus de familles monoparentales. Par exemple, en 2012, 31% des familles monoparentales vivent dans les centres des grands pôles urbains, contre 22 % en moyenne en France. Elles sont "souvent localisées là où la part de logements HLM est importante. En effet, quatre familles monoparentales sur dix vivent en logement HLM", remarque l'Insee.
Autre constat, une famille sur dix vit dans un logement surpeuplé, en particulier dans les aires urbaines de Paris et Nice, "en lien avec l'offre limitée de logements de grande taille et le prix des logements", suivies par Marseille. En revanche, en Bretagne et dans les Pays de la Loire, les conditions de vie s'avèrent plus favorables : moins de 4% des familles vivent dans des logements surpeuplés et dans 80% des cas, le ou les parents de la famille occupent un emploi (contre 70% en France). La part des familles monoparentales demeure également inférieure à la moyenne nationale (17% contre 22%).
Des familles nombreuses surtout dans le nord de la France
Quant aux familles nombreuses, leur part a diminué entre 1990 et 2012, passant de 26% à 21%. Ce recul est plus marqué dans les zones où elle était la plus élevée, si bien que les différences territoriales se sont réduites. Pour autant, un net contraste entre le nord et le sud de la France perdure : la proportion de familles nombreuses reste particulièrement forte dans les Pays de la Loire, dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Aisne, des Ardennes, de Seine-Saint-Denis et du Rhône, ainsi qu'en Guyane et à la Réunion.
"Le lieu où l'on naît a en effet une influence sur la descendance. Ainsi, il est plus fréquent d'avoir trois enfants ou plus lorsque l'on est né à l'étranger, ou en France dans l'Ouest, dans le Nord ou en outre-mer", note l'Insee. Et de conclure : "En France, les traditions régionales joueraient donc un rôle dans la descendance, les enfants reproduisant en partie le modèle familial de leurs parents".
L'étude "Où vivent les familles en France ?"de l'Insee est consultable ici
Diane Galbaud