Le Cnesco publie son rapport d'activité et son programme pour 2016 et 2017
Paru dans Scolaire le lundi 07 décembre 2015.
A l'image des élèves qui, avant la remise des copies se demandent "quelle sera ma note", la ministre de l'Education nationale connaît une tension du même ordre à l'approche des résultats PISA pour le pays; Najat Vallaud Belkacem note cependant "qu'il y a besoin d'un évaluateur national capable de dialoguer avec les acteurs de terrain". Elle s'exprimait hier, 7 décembre, à l'occasion de la cérémonie de remise du premier rapport d'activité du Cnesco, le Conseil national d'évaluation du système scolaire. Elle ajoute "c'est plus de dialogue, plus de transparence, plus de cohérence" et "c'est [aussi] une feuille de route" pour les acteurs de terrain.
"Derrière l'élève il y a le jeune." Nathalie Mons, sa présidente, annonce avec ces mots que l'une des thématiques de l'année à venir sera "l'apprentissage de la citoyenneté dans l’école française" avec "l'analyse de ce qu'elle produit, notamment l'abstention des jeunes", un sujet d'actualité. En février le Cnesco se demandera d'où viennent les inégalités sociales et territoriales. A ce sujet, Marie-Aleth Grard, vice-présidente d'ATD Quart-Monde insiste pour que les évaluations prennent d'abord en considération ceux qui sont les plus en difficulté "ce qui permet de faire avancer tout le monde". Elle est vivement applaudie par l'auditoire composé d'élus, de rectrices et recteurs et de cadres de l'Education nationale. Elle s'est satisfaite de la récente annonce de baisse du nombre de décrocheurs mais elle aurait aimé savoir s'il s'agissait "des décrocheurs les plus en difficulté ou les plus faciles à raccrocher".
Le Cnesco devrait également se pencher l'année prochaine sur "l’attractivité des métiers de l’enseignement", sur "la différenciation pédagogique", sur "les pratiques d’évaluation en classe", sur "l’inclusion des élèves en situation de handicap", sur "la lecture experte", sur les "enseignements professionnels à l’étranger", sur les méthodologies employées pour les comparaisons internationales PISA et TIMSS et sur "la qualité de vie à l’école".
Le programme de 2017
En 2017, il devrait continuer de s'intéresser à l'apprentissage de la citoyenneté et à la qualité de vie à l'école, mais aussi à "École et démocratie", à la place du "numérique dans les apprentissages", à "la maîtrise de l’oral dans les langues étrangères", à l’orthographe et à "la production de l’écrit".
Il devrait également s'interroger sur la relation entre "l’école et le monde du travail", sur la "mobilité scolaire internationale" selon les milieux sociaux, sur la lutte contre le décrochage, sur la gouvernance lorsqu'il s'agit de réformer le système scolaire. Il devrait encore examiner ce qui se fait à l'étranger en matière de restauration scolaire et de travail sur le lien entre école et parents défavorisés.
Pour Nathalie Mons, sa présidente, "en s’attaquant dès sa création aux thématiques qui font difficulté dans l’école française - le redoublement et l’échec scolaire ordinaire, les ségrégations sociales et scolaire dans nos établissements, la persistance des inégalités scolaires entre les filles et les garçons, la faiblesse de certaines pratiques pédagogiques en mathématiques au primaire, etc. - le Cnesco a fait le pari d’une réflexion et d’une intelligence collective pour évaluer l’école française et trouver des solutions étayées scientifiquement pour améliorer les apprentissages des élèves", mais aussi pour amener les acteurs de l'éducation, notamment les parents, à modifier leurs représentations.