Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Éducation aux médias et à l’information : Divina Frau-Meigs plaide pour "une continuité pédagogique de la maternelle au supérieur"

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 07 décembre 2015.

"Après les attaques contre Charlie Hebdo, le gouvernement avait fait de l’EMI (éducation aux médias et à l’information) une priorité au cœur de la mobilisation de l’École pour les valeurs de la République et divers ministères ont multiplié les effets d’annonce (référents médias, réserve républicaine,…). Pourtant, les chercheurs de l’ANR Translit ont relevé un certain nombre de faiblesses qui perdurent malgré la série d’attentats", souligne Divina Frau-Meigs, professeur des sciences de l'information et de la communication à l'université Sorbonne Nouvelle, dans un article publié sur le site The Conversation le 2 décembre. Pour rappel, celle-ci a récemment démissionné de la direction du Clemi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information).

Parmi les points faibles de l'EMI, figurent notamment un "périmètre flou", des ressources qui "ne sont pas systématiquement évaluées", des modalités d’acquisition difficiles à définir, des disciplines qui ne sont pas enseignées en tant que telles à l’université (éducation aux médias, informatique sociale), ou qui sont marginalisées (documentation), ou perçues comme secondaires...

Une "variable d'ajustement"

Autre dysfonctionnement : "la responsabilité de ce type d’enseignement numérique est restée diffuse, sur la base du volontariat souvent, avec une absence d’obligation de résultat, car elle n’est pas obligatoire ou spécifique dans les disciplines". Conséquence, l'EMI devient "une variable d’ajustement en fonction des impératifs temporels et administratifs, de l’avancée dans le programme scolaire, de la bonne volonté des acteurs extérieurs (profs docs, journalistes, parents…)".

Alors qu'elle était supposée constituer le deuxième pilier du "parcours citoyen", elle s’est vue supplantée par l’EMC (enseignement moral et civique). Elle n’intervient plus qu’en cycle 4 dans les programmes, à partir de la 5e, alors que l’EMC commence dès le CP (cycle 2) et continue en cycles 3 et 4. Par ailleurs, "les ESPE peinent à trouver des heures et des enseignants pour l’EMI et les appels à projet de la recherche nationale n’encouragent pas des travaux sur l’EMI, le décrochage ou la radicalisation".

Une continuité pédagogique de la maternelle au supérieur

Comment remédier à cette situation ? Divina Frau-Meigs préconise "un acteur clairement identifié", car la Direction du numérique pour l’Éducation (DNE, au ministère) "n’agit pas comme guichet unique et a du mal à donner sa place à l’EMI". Quant au Clemi, la "fragilisation durable" de cet "opérateur historique brouille encore davantage les repères".

La chercheuse recommande également "une continuité pédagogique de la maternelle au supérieur (du cycle 1 au cycle 4, du lycée à l’université)" et "une continuité éducative dans et hors l’école". "L’EMI présente le potentiel d’engager tous les acteurs autour de l’enfant (parents, associations, médias, municipalités…) et de réconcilier l’école avec son environnement de proximité", estime-t-elle. Autres suggestions : "mettre en place des formations par le biais des Moocs" et "faire progresser la recherche sur les usages des jeunes, notamment sur les réseaux sociaux".

L'article est consultable ici

Diane Galbaud

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →