Najat Vallaud-Belkacem : "On a besoin des CIO" et leur rôle va être accru
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 06 novembre 2015.
La ministre de l'Education nationale a tenu à rassurer les directeurs de CIO (Centre d'information et d'orientation) réunis ce vendredi pour les 30 ans de l'ANDCIO (Association nationale des directeurs de centre d'information et d'orientation) au lycée Janson de Sailly à Paris. "Quand certains conseils généraux se retirent, je comprends votre inquiétude", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, ajoutant que l'Etat s'était déjà engagé pour le maintien de 120 d'entre eux. "On a besoin d'un "maillage efficace, cohérent sur l'ensemble du territoire", a-t-elle précisé, convaincue que le rôle des CIO "va se retrouver, à bien des égards, accru" dans les prochaines années.
Les CIO "ne sont pas des SPRO" (services publics régionaux d'orientation), a-t-elle promis, tout en exhortant les directeurs présents à travailler avec les SPRO (sur cette question voir ToutEduc ici). Selon la ministre, l'Education nationale va s'engager à donner davantage d'outils aux CIO, comme par exemple le rapport de France stratégie sur "les métiers de la France en 2022" (Touteduc ici). "Les CIO ne sont pas des demeures fixes", ils permettent d'"accompagner le mouvement du monde, sans s'y soumettre", a jugé Najat Vallaud-Belkacem.
Parcours avenir et choix d'orientation
Pour lutter contre le poids des déterminismes sociaux, la ministre a rappelé la mise en place de deux mesures: le Parcous avenir, qui doit "s'appuyer sur vous et les enseignants" et l'amplification de l'expérimentation du choix d'orientation.
Dans les deux cas, le rôle du CIO est essentiel. S'agissant des Parcours d'avenir, qui devront concerner les élèves de la 6ème à la Terminale, les CIO pourront se concentrer sur "leur coeur de métier : l'orientation", sans devoir tout expliquer du monde du travail à des élèves dont la seule expérience se résume souvent au stage d'une semaine en troisième, a expliqué la ministre. Le choix d'orientation, lui, transfère la décision d'orientation du chef d'établissement aux familles. Une responsabilité nouvelle que les familles ne pourront affronter qu'avec "un véritable accompagnement" de la part des CIO, a rappelé Myriam Menez, secrétaire générale de la PEEP.
Travailler la demande d'orientation
S'il n'y a plus aujourd'hui d'écart entre la demande et l'orientation, le travail des CIO se concentre désormais sur la demande elle-même. Pousser les élèves à parfois revoir leurs ambitions à la hausse (c'est ce que favorise notamment le Parcours d'avenir), corriger l'effet d'établissement qui fait que dans certains collèges ou lycées, les demandes d'orientation sont plus modestes que dans l'établissement voisin, et éviter les choix imposés par la famille : voilà les trois principaux défis que doivent relever les directeurs de CIO.
Enfin, les CIO sont également au coeur de la lutte contre le décrochage scolaire, comme l'a expliqué Corinne Tourenne, inspectrice en charge de l'orientation. Aujourd'hui, les établissements ont l'obligation de réintégrer un élève décrocheur en classe lorsqu'il en a fait la demande et ce sont les directeurs de CIO qui choisissent le référent pour cet élève au sein du CIO et qui font le lien avec l'établissement d'accueil et le corps d'inscription. "Une mission qui en dit long sur leur expertise", a-t-elle salué.