Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Le latin favorise-t-il la réussite ou sert-il à "protéger" les élèves de milieux favorisés ? (Depp)

Paru dans Scolaire le mercredi 28 octobre 2015.

"L’étude du latin a-t-elle un effet sur la progression scolaire des élèves", du fait des vertus propres à cette discipline ? La Depp (le service statistique de l'Education nationale) se garde bien de trancher. Elle constate certes que plus d'un tiers (36 %) des élèves entrés en 6ème en 2007 et qui ont pris l'option latin en 5ème se sont retrouvés cinq ans plus tard en classe de terminale S, alors qu'ils n'étaient qu'un sur cinq (23 %) à prendre cette option. Plus de la moitié (54 %) de ceux qui ont eu leur bac S avec une mention "bien" ou "très bien" avaient fait du latin en 5ème.

Mais il faut prendre en compte "les profondes différences sociales et scolaires entre les élèves qui choisissent d’étudier le latin et ceux qui font le choix inverse (...) Meilleurs sont les élèves scolairement et plus la probabilité qu’ils soient latinistes est élevée". D'ailleurs, pus de la moitié des meilleurs élèves  étudient le latin en classe de cinquième. "À l’inverse, seuls 4 % des élèves les plus faibles choisissent cette option", et la progression est exactement proportionnelle aux résultats aux tests passés en fin de 6ème par les élèves de ce "panel". La progression suit également parfaitement la courbe correspondant aux mileux sociaux : "Parmi les élèves dont la mère est diplômée du supérieur, près de 40 % étudient le latin." De plus, les filles choisissent plus souvent le latin que les garçons.

Le paradoxe de l'éducation prioritaire

La Depp souligne un paradoxe, "à milieu social et niveau scolaire identiques", les élèves choisissent plus souvent le latin lorsqu’ils sont scolarisés en éducation prioritaire. Et elle propose une explication : "On peut supposer que de tels écarts illustrent le rôle joué par le latin dans la stratégie de certaines familles favorisées qui scolarisent leur enfant en éducation prioritaire à condition de 'protéger' son parcours."

Mais le choix du latin en 5ème ne signifie pas qu'ils continueront de l'étudier, "80 % des élèves qui avaient commencé le latin en cinquième ne l’étudient plus en seconde." Le jeu des options au lycée permet de penser que "le choix de conserver l’option latin au moment du passage au lycée traduit sans doute un attachement à la matière elle-même", alors que ceux qui ont abandonné en fin de 5ème (20 %) sont surtout ceux qui avaient de mauvais résultats aux tests de fin de 6ème.

S'il est difficile de déterminer la part du latin dans la formation des intelligences, "l’étude montre de façon certaine que toute interprétation hâtive sur les effets du latin dans la réussite des élèves est erronée si elle ne prend pas en compte les profondes différences sociales et scolaires entre les élèves qui choisissent d’étudier le latin et ceux qui font le choix inverse", conclut la Depp.

La note d'information "Le latin au collège : un choix lié à l’origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de sixième" ici

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →