Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

France Stratégie propose de personnaliser les parcours dès le collège (rapport "Pour un développement complet de l'enfant et de l'adolescent")

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le vendredi 02 octobre 2015.

"Les parcours scolaires doivent pouvoir être personnalisés plus tôt, tout en conservant un système commun, afin d’éviter une individualisation porteuse de plus d’inégalités. Cela pourrait être une réponse aux risques de désengagement vis-à-vis de l’école", propose le rapport de France Stratégie intitulé "Pour un développement complet de l'enfant et de l'adolescent", remis au président de la République le 30 septembre. Il a été rédigé par une commission chargée d’élaborer une stratégie nationale pour l’enfance et l’adolescence, présidée par François de Singly et dont Vanessa Wisnia-Weill était rapporteure.

Ses auteurs imaginent dès le collège "un nouveau modèle de validation des acquis, sur le modèle des UV, pour offrir une diversification et une personnalisation des champs de formation des capacités". Un large choix d'options serait offert : dans les domaines déjà couverts aujourd’hui (langues, arts) ; vers des savoirs et des savoir-faire extrascolaires (codage informatique, vidéo, bricolage 3D, cuisine, etc.) ; en approfondissant des disciplines du socle commun (mathématiques, français, etc.). Un nombre obligatoire de crédits devrait être validé tant sur les options que sur le tronc commun "rigoureux mais resserré". Les niveaux d’exigence devront être plus clairs dès le primaire et mieux diffusés aux parents.

Un "socle obligatoire de formation par l’expérience"

Autre idée défendue par le rapport : un "socle obligatoire de formation par l’expérience". Autrement dit, il s'agit de rendre obligatoires des activités pratiques "qui offrent aux enfants et aux adolescents des occasions diversifiées de créer des liens personnels et sociaux", comme un investissement associatif, du tutorat, le développement de projet en équipe (film, musique, réalisation de jeux vidéo ou d’objets divers, projet environnemental, etc.).

Afin de lutter contre l’isolement affectif des enfants et des adolescents, les auteurs recommandent de favoriser des travaux en petits groupes et d'essayer de ne pas séparer les amis dans la formation des classes. Les élèves devraient aussi apprendre à "faire face à la violence dans l’apprentissage des relations, dans un cadre commun et républicain". Différentes mesures sont proposées : rendre visibles et concrètes les règles et références communes, encourager la pratique de la parole mutuelle, favoriser la présence des adultes responsables "au sein d’une communauté scolaire soudée et impliquée pour développer l'exemplarité et la règle".

Sanctuariser un temps parental

Du côté des enseignants, le rapport suggère de développer le travail en réseau, en créant notamment une plateforme collaborative, ouverte aux commentaires, qui "permettrait de faciliter les échanges et construirait les conditions d’une autonomie régulée". Dans cette logique, il propose de "donner davantage d’initiative au chef d’établissement pour impulser ces méthodes de travail collaboratives et pour élaborer des articulations avec les partenaires locaux".

Sur le plan de la vie familiale, la priorité doit être de "sanctuariser un temps parental et des moments communs en famille". Pour cela, différentes mesures sont imaginées : organisations du travail innovantes ; préservation de moments communs en famille ("l'ouverture du travail le dimanche devrait viser d’abord les étudiants ou les seniors") ; accompagnement des parents à la venue au monde ; espaces de jeu et d’activité parents-enfants "pour construire des moments communs qui ne soient pas seulement ceux d’une consommation".

Protection de l'enfance : soutenir le droit à maintenir des liens avec les proches

En matière de protection de l'enfance, l'objectif doit être de "recentrer la protection sur les besoins des enfants". Il s'agit notamment de "soutenir le droit des enfants à maintenir des liens avec les proches sous réserve de l’intérêt de l’enfant, en prenant en compte la diversité des situations : séparation conjugale, parents incarcérés ou encore enfants malades".

Autre recommandation : l'organisation d'une conférence de consensus pour "élaborer des référentiels et des seuils d’alerte partagés en matière de maltraitance". En outre, des "possibilités durables d’affiliations supplémentaires ou alternatives aux parents" doivent être développées.

Dans le champ de la petite enfance, les auteurs préconisent "un plan national d’accueil des jeunes enfants, qui vise d’abord les moins aisés, mais avec un objectif universel à horizon 2025-2030". Il convient de créer "400 000 places en crèche ou en accueil formel de qualité, en commençant par un ciblage des familles pauvres, que les parents soient actifs ou pas", avec des programmes de développement du langage et de socialisation. Le rapport fixe un objectif à 2025-2030 de 90 % d’une classe d’âge accueillie dans des structures de qualité à partir de 1 an, au moins quelques heures par semaine. Enfin, il propose d’examiner la possibilité d’imposer un taux de couverture minimal aux communes ou aux intercommunalités.

Le rapport est consultable ici

Diane Galbaud

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →