Archives » Recherches et publications

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Maternelle : des programmes pas encore assez ouverts au "mieux-vivre" des enfants (Dominique Macaire, The Conversation)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture le mardi 22 septembre 2015.

"Les programmes de l'école maternelle de 2015 ont assez peu évolué par rapport à ceux de 2008. Ils adoptent une vision plus ouverte de l’enfant-élève, mais ne rendent pas tout à fait justice à une conception holistique de l’enfant dans son environnement domestique et scolaire", estime Dominique Macaire, professeure à l'ESPE de Lorraine, dans un article publié sur le site The Conversation ce 22 septembre.

Selon la chercheuse, ces programmes continuent de mettre l’accent sur l’éducation cognitive d’une "personne en devenir". Dans cette logique, "l'univers d'expérience" reste la classe. Or, souligne Dominique Macaire, "déstructurer un peu l’environnement scolaire, les lieux et temps, permettrait de mieux répondre aux désirs divers des enfants et favoriserait les entraides entre plus grands et moins grands dans des activités partagées, comme le font les fratries". À titre d'exemple, la chercheuse cite le Kindergarten en Allemagne composé "comme une maison avec des espaces fonctionnels intérieurs et extérieurs". De cette manière, "chaque activité est située et a du sens, quel que soit l’âge des enfants."

Le jeu : juste un prétexte, mais pas un véritable outil

En ce qui concerne le jeu, Dominique Macaire remarque "qu’il n’est pas thématisé comme un véritable outil pour se développer", mais qu'il est abordé comme un prétexte. Sa crainte : que la formation des enseignants "ne suive pas cette bonne intention". La chercheuse redoute que "l’apprendre comme élève" ne reprenne la main sur "le jeu comme enfant".

Elle pointe aussi la faiblesse du programme en matière de phonologie : il se limiterait à "proposer des pratiques imitatives, certes importantes pour rassurer et apprendre mais non suffisantes pour se développer dans ses émotions face aux idiomes et cultures rencontrés".

Appréhender la maison et l'école "non comme des mondes parallèles mais interpénétrés"

Pour Dominique Macaire, la priorité de l'école maternelle française devrait être de valoriser davantage le bien-être de l’enfant, en lui évitant la pression de la performance sociale ou économique. Parmi les pistes possibles, elle suggère de renforcer la cohérence entre l’éducation à la maison et à l’école, "non comme des mondes parallèles mais interpénétrés". Cela passe par une présence accrue des parents, pour l'heure limitée à des sorties comme accompagnateurs ou aux réunions d’information.

Autre recommandation : favoriser les liens sociaux entre les enfants. "On sait que l’on apprend par les interactions sociales", souligne la chercheuse. Or, la communication dans la classe transite aujourd’hui essentiellement par l’enseignant. Pourtant, les échanges entre pairs "développent des énoncés langagiers plus riches et variés".

Enfin, Dominique Macaire préconise de considèrer les enfants sous toutes leurs facettes: "du petit en demande de sécurité, du courageux qui se dit 'cap’' de faire une action nouvelle, de celui qui essaie des nouveautés, de celui qui n’ose pas et attend qu’un autre se lance, de celui qui se meut dans les espaces divers à celui qui reste mutique et immobile, mais observe et comprend"...

L'article est consultable ici

(The Conversation est un média d'information en ligne, nouvellement lancé en France, dont les contenus sont exclusivement produits par des universitaires).

Diane Galbaud

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →