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La réforme du collège ne pose aucune difficulté, à condition d'user de modèles simples (P. Tournier, SNPDEN)

Paru dans Scolaire le jeudi 10 septembre 2015.

"La réforme du collège peut ne contenir aucune complexité organisationnelle", à la condition de faire simple. C'est ce qu'indique Philippe Tournier lors de la conférence de presse de rentrée du SNPDEN ce 10 septembre. Pour le secrétaire général du syndicat UNSA des personnels de direction, il faut refuser les modèles complexes qui voudraient par exemple que tous les enseignements soient en parallèle ou que les élèves aient le choix entre plusieurs EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires). Il faut d'une part éviter de faire la part belle au "non-dit social" qui est "omniprésent" dans les choix des élèves, "comme l'a montré l'étude du CNESCO sur la composition des classes" (voir ToutEduc ici). Cette étude explique aussi, ajoute P. Tournier, pourquoi "plus c'est compliqué, moins il y a de mixité sociale".

Il prend l'exemple de l'EPI "langues et cultures de l'antiquité". Il propose que tous les élèves de 5ème le fassent lors du premier semestre en 5ème. Ceux qui auront été intéressés prendront ensuite l'enseignement de complément (2h au second semestre, puis 2h en 4ème et en 3ème). Il fait le pari qu'il y aura au total davantage d'élèves latinistes et même hellénistes demain qu'aujourd'hui : "actuellement, l'élève qui veut faire du latin et du grec en 3ème a 6h de plus de cours dans la semaine ! C'est une façon de tuer les langues anciennes. Mieux vaut deux heures par semaine (en latin et/ou en grec) avec davantage d'élèves que trois heures avec moins d'élèves."

Un effort sans précédent pour la formation des enseignants

Car pour lui, l'essentiel n'est pas dans l'organisation, mais dans les objectifs qu'on s'assigne : "la vraie réforme est dans les programmes et l'évaluation", elle est donc à venir, et il est temps de clore un débat marqué par "les outrances", "la véhémence", "les excès irrationnels", "les déchaînements sans objet" et "l'hystérie twitter" des opposants, même s'il souligne que les enseignants ont été "blessés" par certains propos sur le caractère élitiste du latin, leurs efforts pour éviter justement qu'une discipline soit marquée par des pratiques sociales n'étant "pas reconnus". Il salue en revanche "l'effort sans précédent" qui est fait pour la formation des enseignants. Toutefois, cette réforme et cette formation doivent être, précise-t-il, "l'occasion de faire participer les enseignants à la réflexion macro". Actuellement, "ils ne sont pas associés à l'exploitation des résultats de PISA", "ils n'ont pas le sentiment d'appartenir à un ensemble plus vaste", "ils ne comprennent pas où on veut en venir", ils "ne sont pas traités comme des cadres A de la fonction publique", ce qui explique la tentation du repli disciplinaire.

Philippe Tournier est revenu, à l'occasion de cette conférence de presse sur l'opposition du syndicat à la circulaire d'application du décret et de l'arrêté sur la réforme, et "dont on se demande à quoi elle sert", puisqu'elle cite les disciplines qui doivent bénéficier des marges de manoeuvre que la réforme donne aux établissements. Or c'est le débat au sein du conseil pédagogique et du conseil d'administration qui doit amener à faire des choix, à comprendre qu'on "ne peut pas tout faire en même temps", donc "à faire avancer à l'âge adulte cette institution" pour que "les communautés éducatives se vivent comme des communautés". La réponse que leur a adressée la ministre, les satisfait. Elle écrit notamment que "les équipes pédagogiques ont toute liberté pour déterminer l'organisation qui leur semble la plus pertinente avec l'accord des conseils d'administration".

La rentrée s'est mieux passée dans 20 % des établissements

Le SNPDEN a mené auprès de ses adhérents une enquête sur la rentrée. Pour les deux-tiers d'entre eux, elle est comparable à celle de l'an dernier, pour 12 %, elle s'est moins bien passée, et pour 20 % mieux passée. En ce qui concerne l'affectation des élèves, ils sont quelque 4 % à constater "d'importants problèmes". Il manque des professeurs et la situation est "très difficile" dans moins de 1 % des établissements. La situation est "très difficile" pour ce qui est des personnels administratifs dans 4 % des établissements, au vu des réponses données par 2 565 établissements, soit un tiers d'entre eux.

Philippe Tournier est plus inquiet de constater l'absence de communication sur le nouveau statut des enseignants. Pour la plupart, "ils ne savent pas que ça change la donne", leur temps de travail n'étant plus fondé sur leurs heures de cours, par exemple pour la formation continue. Le SNPDEN va par ailleurs lancer une enquête sur les IMP (indemnités pour missions particulières) car il semble que certaines académies et services départementaux les ont incluses dans la DHG et les moyens d'enseignement.

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