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Violences scolaires : "pour que la délégation ministérielle soit pérenne, il faut dépersonnaliser" (Eric Debarbieux)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le jeudi 03 septembre 2015.

Eric Debarbieux quitte la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire (voir ToutEduc ici). Il indique à ToutEduc qu'il avait prévenu depuis longtemps la ministre qu'il souhaitait retrouver son poste de professeur à l'université de Paris-Est Créteil et à l'ESPE. Il va de plus piloter un projet dans 30 établissements REP+, où il a mené à la fin de l'année scolaire dernière une enquête sur le climat scolaire et sur le rapport au savoir. Il entend leur en restituer les résultats et répondre, éventuellement, à leurs demandes de co-construction de formations sur sites. Il insiste sur le co de "co-construction". Celles-ci sont financées par une fondation (qui tient à rester anonyme) dans le cadre du projet ADHERE (action contre le décrochage et le harcèlement; éducation et régulation par l'environnement).

Son départ du ministère a été retardé par la difficulté de lui trouver un successeur. "Ca fait des mois qu'on y travaille." Choisir un universitaire aurait contribué à personnaliser la délégation. "Il fallait quelqu'un de plus proche de l'institution. J'ai atteint mon niveau d'incompétence lorsqu'il s'agit de décrypter la complexité de l'administration. Il est vrai que la délégation a marché sur quelques pieds, et que je ne connaissais pas la cruauté de la haute fonction publique." André Canvel est inspecteur général, et il partage avec Eric Debarbieux l'idée d'un "management par la confiance", "d'accompagner plutôt que de piloter" à l'aide de circulaires.

Interrogé par ToutEduc sur ce qu'il estime avoir réussi durant ces trois années à la tête de la délégation, il évoque la lutte contre le harcèlement. "Je crois avoir réussi à introduire un peu de complexité. Quand on veut lutter contre les violences, on ne fait plus une 'journée violence', on s'interroge sur le climat scolaire." Eric Debarbieux parle aussi d'une autre action importante à ses yeux quoique moins médiatisée, le montage de formations de personnels de direction à la gestion de crise avec la gendarmerie, laquelle a d'ailleurs, en retour, demandé à l'ESEN (l'école des cadres de l'Education nationale) des formations à la pédagogie.

Son départ répond à "une envie personnelle", au souci de mieux inscrire la délégation dans l'institution, mais aussi au "refus du poujadisme du haut et du bas", de penser qu'il y a un ministère qui décide et des gens sur le terrain qui exécutent.

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