Le collège aggrave les inégalités scolaires et sociales sur les domaines strictement scolaires (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 25 août 2015.
Les résultats aux tests auxquels ont été soumis en sixième et en troisième un panel d'élèves entrés au collège en 2007 "tendent à valider l’hypothèse selon laquelle les écarts entre les catégories sociales seraient fixés en grande partie à l’entrée en sixième" et que le collège ne parvient pas à réduire les inégalités sociales, estime la DEPP (service statistique de l'Education nationale). Pour la mémoire encyclopédique, c'est à dire la connaissance du vocabulaire dans plusieurs disciplines, et donc "la quantité de connaissances pouvant être apprises par un élève, ou le degré d’abstraction qui lui permet d’acquérir une grande variété de concepts", les tests "suggèrent que les écarts sociaux se creusent davantage pour des épreuves construites à partir d’un contenu strictement scolaire". Même chose pour les mathématiques ("calcul mental, problèmes, calculs d’horaires et d’unités, géométrie et logique"), ce qui confirme les résultats de PISA et de CEDRE.
En revanche pour le "traitement de phrases lacunaires" (par exemple, compléter la phrase "Septembre ! C’est le mois ....... choisit l’hirondelle pour partir vers le sud du Sahara........ elle peut passer l’hiver au chaud"), pour la lecture silencieuse (un test de compréhension des informations implicites dans trois petits textes) et le raisonnement sur cartes à jouer (en fait sur les séries logiques), "les élèves semblent progresser à un degré comparable, qu'ils soient d’origine sociale favorisée ou défavorisée" et quel que soit le nombre de livres au domicile", autrement dit, sur ces items non strictement scolaires, le collège ne corrige pas, mais n'aggrave pas le lien entre inégalités socio-culturelles et inégalités scolaires.
A noter que ces tests ne mesurent pas un écart à un seuil de compétences minimales à atteindre, mais des écarts entre les élèves.
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