Jeunes d'origine immigrée : en moyenne, l'écart de performance avec les autres élèves diminue (OCDE)
Paru dans Scolaire le lundi 20 juillet 2015.
Comment a évolué l’écart de performance en mathématiques entre les élèves d'origine immigrée et leurs pairs autochtones entre 2003 et 2012 ? En s'appuyant sur les résultats de l'enquête PISA, l'OCDE apporte une réponse détaillée dans une note diffusée en juillet. Dans les pays de l’OCDE, cet écart s'élève à 37 points en 2012, soit un recul de 10 points par rapport à 2003. Et si l'on prend en compte les différences de niveau socio-économique, il n'est plus que de 23 points. Néanmoins, ce résultat "ne rend pas compte de certaines tendances significativement différentes" dans plusieurs pays, relève l'OCDE.
Ainsi, en Italie, le fossé se creuse (48 points en 2012, soit 26 points de plus qu'en 2003) : un nombre croissant d’élèves issus de l’immigration n’améliorent pas leurs résultats en mathématiques, contrairement aux autochtones. En Finlande et en France, les performances des élèves d'origine immigrée comme des autochtones baissent sensiblement au même rythme, donc l'écart reste stable (67 points en France et 85 points en Finlande). En revanche, en Allemagne, il se réduit (54 points, soit - 27 points).
Australie, Hongrie et Macao : les élèves issus de l’immigration devancent les autres
Les élèves issus de l’immigration font jeu égal avec les élèves autochtones au Canada, en Irlande et Nouvelle-Zélande. Mieux, en Australie, en Hongrie et à Macao (Chine), ils les dépassent. "Les changements rapides intervenus dans l’origine et les compétences des immigrés jouent un rôle déterminant dans l’explication des tendances récentes. Ainsi, la Chine et l’Inde sont depuis peu devenues, avec la Nouvelle-Zélande, les principaux viviers d’immigration vers l’Australie, pays où les élèves indiens et chinois issus de l’immigration de la première ou de la deuxième génération devancent leurs pairs autochtones de respectivement 61 et 94 points en mathématiques", note l'OCDE.
Dans les pays menant des politiques migratoires strictes fondées sur les compétences, le score élevé obtenu en mathématiques par les élèves d'origine immigrée "laisse penser qu’une sélection stratégique à l’entrée dans le pays d’accueil constitue le moyen le plus rapide de combler l’écart de performance avec les élèves autochtones", analyse l'organisation. Néanmoins, elle souligne que "la sélection à l'entrée dans les pays ne peut pas se substituer à la mise en oeuvre de politiques efficaces d’intégration". Comment aider ces jeunes à tirer profit de leur scolarité ? L’OCDE suggère une "offre de subventions pour une scolarisation à plein temps" ou des "dispositifs structurés de cours de langue."
À noter : en Australie, aux États-Unis et en Israël, le pourcentage de jeunes issus de milieux socio-économiques défavorisés parmi les élèves les plus performants est plus important chez ceux d'origine immigrée que chez les autochtones. "Ces élèves extrêmement motivés, qui parviennent à surmonter le double désavantage de la pauvreté et de l’immigration, peuvent potentiellement apporter des contributions exceptionnelles à leur pays d’accueil", estime l'OCDE.
La note de l'OCDE est consultable ici (PDF)
Diane Galbaud