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Vincent Roussel: "Il faut débattre des idées de loi, de transgression et de sanction dans les établissements scolaires".

Paru dans Scolaire le mercredi 18 novembre 2009.


Dans le cadre du Salon de l’éducation, Vincent Roussel, responsable de la Commission éducation de la Coordination française pour la Décennie, participera, demain jeudi 19 novembre, au débat orchestré par l’UNAF : L’éducation à la non violence, à l’école et dans la famille.
ToutEduc fait un point en avant première sur son engagement en faveur de l’éducation à la non-violence et à la paix.

ToutEduc : En quoi consisterait une éducation à la non-violence dans les classes ?

Vincent Roussel :
Il s’agirait dans l’idéal de développer trois points. Le premier objectif serait d’apprendre aux élèves à gérer les conflits par eux-mêmes. Cela pourrait passer par la mise en place de jeux de rôle et d’ateliers théâtre. Rejouer les conflits par simulation est un moyen de dégager des solutions et de travailler sur l’idée de médiation par la parole. Le second point serait d’insister sur la coopération entre élèves, en amenant ces derniers à travailler en groupes. Dans la prolongation de ces activités collectives, les professeurs pourraient interroger les jeunes : Comment s’est passée la collaboration ? Y a t-il eu des frustrations individuelles ? Comment améliorer cet état de fait ? Enfin, la troisième dimension d’une éducation à la non-violence pourrait être la réflexion commune sur la loi, la transgression, la sanction. Dans les établissements, les règlements intérieurs pourraient non seulement fixer les droits et devoirs des élèves, mais également définir le cadre d’un bien vivre-ensemble. J’aimerais que figure notamment le droit à la sécurité physique et mentale pour tous. Le règlement pourrait également désigner une instance à même de jouer le rôle de médiateur : La hiérarchie, un professeur, un groupe de pairs ?  

ToutEduc : La Coordination française pour la Décennie, dont vous êtes membre, demande le vote d’une loi contre les châtiments corporels. Où en est-on ?

Vincent Roussel :
Les humiliations sont désormais proscrites à l’école. La défenseure des enfants, Dominique Versini, a pris position contre les châtiments corporels, y compris dans la famille. L’idée n’est pas que les parents ne réagissent pas quand l’enfant dépasse les bornes. Il est important de rappeler  que la violence n’est pas un principe éducatif. A l’école, je considère qu’un enfant sanctionné doit comprendre les raisons de sa mise à l’index. Le temps de retenue pourrait par exemple être consacré à discuter avec l’élève. Ce serait une manière pour lui d’apprendre la loi. La notion de réparation me semble également primordiale. L’enfant doit être amené par l’adulte à penser à une manière de réparer sa faute : Quel tort ai-je commis ? Ne pourrais-je pas m’engager à telle action, à telle attitude envers tel élève ?  

ToutEduc :
Que pensez-vous de la proposition de la députée et pédiatre Edwige Antier d’interdire la fessée ?

Vincent Roussel :
Elle est recevable si on prend garde à ne pas culpabiliser les parents.

ToutEduc : La Coordination française œuvre pour l’introduction d’un module d’éducation à la non-violence au cours de la formation initiale des enseignants. Quel chemin fait cette idée ?

Vincent Roussel :
Nous avons jusqu’à présent essayé d’intervenir localement, au sein  des IUFM. L’idée était que nos équipes pourraient participer aux discussions qui ont cours lorsque les étudiants reviennent des stages de terrain. Quelles difficultés ont-ils rencontrées pour tenir la classe ? Ont-ils su gérer les conflits entre les élèves?  La réforme des IUFM réduit la part de formation professionnelle des futurs professeurs, mettant l’accent sur les acquis disciplinaires. Notre action est dès lors en suspens.

ToutEduc : Dans chaque région, vous avez mis en place une coordination locale, relais de votre engagement national. Comment fonctionne une coordination?

Vincent Roussel :
Dans l’hexagone, 82 associations sont reliées à la Coordination française pour la Décennie. Dans le respect des principes de la Coordination, chaque regroupement détermine de lui-même ses actions : expositions, concerts etc... Cependant, cette année, nous avons proposé aux coordinations locales d’écrire à leur député pour appuyer notamment l’inscription dans la loi du droit pour chaque enfant à l’éducation à la non-violence. Nous souhaiterions aussi que l'ONU reconnaisse officiellement ce droit, en complément des Droits de l'enfant.
 

 

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