Les enfants de parents non-bacheliers évitent les voies générales et les études longues.
Paru dans Scolaire le lundi 16 novembre 2009.
Les bacheliers « de première génération », c'est à dire ceux dont aucun des deux parents n'a obtenu le bac, choisissent plus souvent que les autres jeunes de préparer un baccalauréat technologique ou professionnel. Dans le détail, les bacheliers « de première génération » s'orientent peu vers les séries générales : 15 % d'entre eux se sont inscrits en série scientifique contre 39 % pour les fils de bacheliers. Dans l’enseignement supérieur, à niveau scolaire comparable, les bacheliers « de première génération » intègrent moins souvent que les autres une prépa aux grandes écoles et poursuivent rarement leurs études dans une grande école au terme des trois premières années d’enseignement supérieur.
Voici les résultats d'une étude inédite publiée par l'Insee, le 13 novembre, intitulée Les bacheliers « de première génération » : des trajectoires scolaires et des parcours dans l'enseignement supérieur « bridés » par de moindres ambitions ?, étude attenante au rapport 2009 Insee « France Portrait social ».
Selon Jean-Paul Caille, l'auteur de l'étude, le manque d'information sur les filières pourrait jouer un rôle déterminant dans cette autocensure, les parents n'ayant pas fait eux-mêmes de longues études. D'autre part, pour 21 % des parents ne disposant pas du bac, le bac pro constitue le diplôme le plus utile, contre 8,5 % des parents diplômés. L'obtention d'un bac + 2 représenterait déjà pour ces parents une forme d'ascension sociale des enfants. Enfin, les difficultés financières jouent un rôle évident dans le choix de la poursuite d'études longues.