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"Apprendre et vivre à l‘école", un numéro spécial de la revue de la FOEVEN.

Paru dans Périscolaire le mardi 30 juin 2015.

"Il reste à savoir si c’est plutôt par l’amélioration des résultats scolaires que l’on assainit le climat, ou bien s’il faut s’attacher au bien-être des jeunes et donc des personnels pour améliorer mécaniquement leurs résultats scolaires", s’interroge Mickaël Masson, doctorant en sciences de l’éducation. Et de conclure : "Demandez aux élèves, ils vous donneront la réponse…". Cet article, intitulé "L’élève : tout le monde en parle, personne ne l’écoute", est l’une des contributions réunies dans un nouveau numéro spécial de la revue de la FOEVEN (Fédération des œuvres éducatives et de vacances de l’éducation nationale) consacrée au climat scolaire.

Pour Aziz Jellab, inspecteur général et chercheur à l’université de Lille III, "le climat scolaire, comme de nombreuses autres thématiques discursives - le projet de l’élève, l’école bienveillante, la citoyenneté à l’école, etc. - apparaît comme une réalité tout aussi évidente que difficile à cerner". Regrettant que "pour la plupart des acteurs du système éducatif, le climat reste réduit à l’ambiance de l’école", il affirme au contraire que "le climat, comme la vie scolaire, sont au cœur même du rapport aux savoirs, des interactions pédagogiques et didactiques. (…) En réalité, socialisation et apprentissages sont indissociables et c’est en ce sens que nous défendons une approche sociologique du climat scolaire comme climat d’apprentissage et pour apprendre".

Une école bienveillante

Revenant sur les études internationales réalisées sur le bien-être des élèves, il remarque que "les élèves en réussite se décrivent souvent selon des traits qui ne sont pas scolaires. (…) Ils ne sont pas forcément heureux d’aller à l’école, ce dont témoigne leur manque de confiance, plus répandu en France que dans les autres pays à économie et à niveau d’instruction comparable".

"L’école française peine, pour des raisons historiques et culturelles, à être bienveillante", insiste Aziz Jellab. "Le soupçon d’une école qui deviendrait laxiste dès lors que les acteurs éducatifs feraient preuve de bienveillance est très répandu", poursuit-il. Et pourtant, "les comparaisons internationales l’attestent, des pays au sein desquels l’école est bienveillante parviennent à amener davantage d’élèves vers un niveau élevé de connaissances et de compétences". 

Sylvie Condette, maître de conférences en sciences de l’éducation à Lille III, dresse un bilan sur la participation des élèves : "On peut considérer qu’en presque vingt-cinq ans d’exercice de la loi sur les droits et obligations des élèves, ces derniers se trouvent encore trop souvent tiraillés entre un projet d’autonomisation (…) et d’infantilisation". "Pour sortir de ce paradoxe", ajoute-t-elle, "il est sans doute nécessaire de promouvoir une réflexion globale et collective, au sein de chaque établissement, sur le sens des missions éducatives de chacun, sur la place qu’il est utile et nécessaire d’accorder à l’élève pour qu’il puisse devenir un adulte tout à la fois instruit et cultivé, actif et ouvert aux autres, conscient de ses responsabilités immédiates et à venir."

La composante émotionnelle

La revue contient de nombreux témoignages de chefs d’établissement, de personnels d’inspection, de conseillers principaux d’éducation et d’enseignants engagés dans l’amélioration du climat scolaire. C’est le cas d’Elisabeth Wintzer, CPE au collège de Beaumont le Roger dans l’académie de Rouen : "Les actions qui sont réalisées dans notre collège sont inclues dans le projet d’établissement. (…) Nous les retrouvons principalement dans les objectifs suivants : lutter contre le mal-être, l’absentéisme et le décrochage, responsabiliser par l’exercice de la citoyenneté et renforcer la relation avec les familles". Décrivant les différentes actions menées, Elisabeth Wintzer constate, à l’épreuve des faits, que "la pédagogie et l’éducatif sont intimement entremêlés et chaque situation nouvelle permet de nouveaux apprentissages qu’ils soient intellectuels, éducatifs ou bien émotionnels." Elle insiste sur "la composante émotionnelle" et cite Daniel Goleman, un psychologue américain, qui "démontre que les personnes ayant une intelligence émotionnelle élevée accèdent plus facilement à des postes à responsabilité que des personnes ayant un quotient intellectuel important".

La revue FOEVEN-Ressources éducatives, n°169, spécial "Apprendre et vivre à l’école", 8€ 

 

 

 

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