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"Parler plusieurs langues". Le dossier de la Revue des parents du mois de juin, une nécessité pour le LEMP

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 30 juin 2015.

"A l’école, la langue étrangère est considérée comme une discipline scolaire, comme l’histoire et les mathématiques. Pourtant ça n’a rien à voir…". Dans le dossier de la Revue des parents (FCPE) du mois de juin, intitulé "Parler plusieurs langues", Nicole Poteaux, professeure d’anglais et de sciences de l’éducation à l’université de Strasbourg, s’explique : "Quand on n’est pas bon en mathématiques, on ne peut pas faire un séjour dans le pays des mathématiques pour améliorer son niveau. En revanche, pour l’anglais, les familles qui en ont les moyens envoient leur enfant dans un pays anglophone pour qu’il s’améliore."

Comme le souligne Anne-Flore Hervé, l’auteure de ce dossier, suite à l’adoption en 2005 du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR), tous les pays européens disposent désormais d’un référentiel commun pour identifier et évaluer les compétences langagières. Mais, "résultat, au jeu des comparaisons (…), les élèves français sont toujours à la traîne : l’enquête de 2012 montre que pour la première langue étrangère, la proportion des élèves atteignant le niveau B2 (niveau requis au Bac) varie de 82% à Malte et en Suède à seulement 14% en France".

Redonner confiance

Face à ce constat, rappelle Anne-Flore Hervé, la loi d’orientation pour la refondation de l’école, en 2013, a prévu que "chaque élève doit être capable de communiquer dans au moins deux langues à la fin du secondaire. Dorénavant, la sensibilisation à une langue étrangère commence dès le CP. Les langues sont, du coup, au cœur de la réforme du collège…".

Si tout le monde s’accorde sur les objectifs, les méthodes divergent. "Trop d’élèves sont encore inhibés, ce qui est une entrave de taille dans l’acquisition d’une langue et cette inhibition perdure à l’âge adulte", insiste l’auteure du dossier. Elle cite Jenny Doudous, une américaine qui enseigne l’anglais dans les entreprises : "Avant de se lancer dans la conversation en anglais, mes élèves adultes pensent grammaire, syntaxe, accords…". Et d’ajouter : "Mon rôle est de leur redonner confiance, de les autoriser à faire des fautes sans s’excuser à chaque erreur et surtout de prendre du plaisir !"

"Théoriquement, c’est la fin de la prédominance de l’écrit qui avait tendance à être un frein à l’expression spontanée", annonce Anne-Flore Hervé. "Mais privilégier l’oral nécessite une autre façon d’enseigner… Et à cet exercice, le système éducatif peut se montrer très rigide avec d’un côté des professeurs convaincus et formés à des pratiques innovantes et de l’autre des professeurs plus réticents."

Dans l’article consacré à la formation, la revue souligne le "manque de stages pratiques" auquel sont confrontés les enseignants. Si le concours de recrutement des professeurs des écoles comporte une épreuve de langue vivante, "le module est juste disciplinaire (…) je n’ai eu aucun enseignement pratique", témoigne Julien Moreau, professeur des écoles, titulaire depuis la rentrée 2015. Même constat pour Pascaline Quenoy, qui enseigne depuis quatre ans l’espagnol : "J’ai passé deux fois le CAPES que j’ai eu l’année où les IUFM ont été supprimés en 2010. Je me suis retrouvée directement face à des secondes, des premières et une terminale pro !". Des handicaps que ces enseignants disent avoir pu surmonter grâce à l’aide de leurs collègues et aux possibilités de formation continue.

Des compétences orales et écrites

Ce dossier de la Revue des parents sur l’enseignement des langues peut être rapproché du récent rapport des différentes enquêtes menées dans le cadre du projet européen langues et employabilité (LEMP) qui analyse les besoins des employeurs français au regard des compétences en langues vivantes étrangères. (ToutEduc ici). Au cours du séminaire final qui a eu lieu le 18 juin au CIEP de Sèvres, les différents intervenants, issus du monde de l’entreprise et de l’éducation ont bien sûr tous insisté sur l’atout indéniable que représente la maîtrise des langues étrangères pour le recrutement, les opportunités de carrière ou la promotion des salariés. Mais ils ont surtout remarqué et largement commenté l’un des résultats de ces enquêtes. A savoir : "Toutes les catégories socio-professionnelles ont besoin, dans leurs activités professionnelles quotidiennes, de maîtriser des langues aussi bien à l’oral qu’à l’écrit". En effet, "dans une entreprise sur deux, la compréhension de l’écrit, l’expression écrite, la compréhension orale et l’expression orale sont fréquemment mobilisées". Et de conclure : "Tous les aspects linguistiques sont donc nécessaires au sein de l’entreprise, l’oral n’étant que très légèrement privilégié par rapport à l’écrit".

 

 

 

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