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François de Singly : Les parents d'aujourd'hui doivent être des « voyagistes ».

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 13 novembre 2009.

Parents-voyagistes…Avec ce terme, François de Singly, sociologue, tente de dessiner le contours d’une relation parents/enfants contemporaine qui ne serait basée ni sur l’autorité ni sur la démission de l’adulte.

 "Aujourd’hui, écrit le sociologue, les qualités exigées pour un enfant sont idéalement l’autonomie et l’indépendance". Il s’agirait pour la mère ou le père de l'aider à atteindre la terre promise de nos sociétés contemporaines, un moi autonome, condition de son épanouissement une fois adulte. Un parent "voyagiste" serait ainsi un parent accompagnateur, qui aiderait l’enfant dans sa prise d’autonomie, tout en le protégeant des dangers par la conversation et la fixation d’un cadre. L’enfant, pour devenir lui-même, devrait être autorisé à découvrir d’autres univers, à expérimenter, pour progressivement construire son propre monde. Ce serait également un parent capable de reconnaître qu’il est ignorant de ce qui convient singulièrement à son enfant. "Les adultes doivent proposer de nouveaux voyages à la carte" explique t-il. "Il est impossible de savoir a priori ce qui est révélateur de soi. Aucun programmateur ne peut donc décider de la totalité des étapes d’un voyage destiné à tel enfant".

François de Singly convoque la pensée d’Aldo Naouri pour mieux s’en détacher. "Pour Aldo Naouri, le non a pour fonction de montrer à l’enfant qu’il est petit, qu’il n’a donc pas les droits équivalents à ceux de ses parents", résume t-il, et pour le pédiatre, il vaudrait mieux être autoritaire que laxiste. Pour le sociologue, il faut donner du sens aux ordres. Si l’enfant n’a pas tous les droits, en revanche, il a besoin d’être reconnu, même petit, comme une personne à part entière. L’enfant est un petit et un individu. Réagissant à la pensée d’Hannah Arendt,  le sociologue affirme ne pas remettre fondamentalement en cause l’idée de transmission, mais il faut "que ce soit l’enfant, sans attendre l’âge adulte, qui décide de ce qu’il retient". 

Au final, pour le sociologue, le parent contemporain devrait se situer entre deux bornes : Il ne devrait ni attendre que l’enfant soit grand pour accepter que celui-ci refuse une partie de la transmission, ni le laisser totalement libre d’héritages. Cette posture d’entre d’eux lui semble la plus adaptée, dans une société où chacun reçoit de plus en plus tôt l’injonction d’être indépendant et original.

François de Singly, Comment aider l’enfant à devenir lui-même ?, Armand Colin, 2009.
 

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