Maternelle : il ne suffit pas d'annoncer, il faut aussi former, accompagner, outiller (SNUIPP-FSU)
Paru dans Scolaire le vendredi 29 mai 2015.
L’école maternelle doit représenter un tiers du volume horaire de la formation initiale et les 90 000 enseignants de maternelle doivent pouvoir bénéficier d’une formation de trois semaines dans les trois ans. C’est ce que demande le SNUIPP pour que le processus de mise en œuvre des nouveaux programmes de l’école maternelle qui entrent en vigueur dès septembre soit un succès. Pour le syndicat FSU du premier degré, il y a aussi nécessité de former les formateurs des ESPE, les cadres intermédiaires et les équipes de circonscription. Il faut aussi lancer un grand plan de développement de la recherche sur l'école maternelle.
Les nouveaux programmes sont, pour lui, l’illustration de ce que peut donner de positif une consultation des personnels réalisée dans de bonnes conditions, lesquelles ne semblent pas réunies pour l’actuelle consultation des enseignants sur les programmes de l'école élémentaire et du collège qui se termine le 12 juin. Mais pour la maternelle, c’est un cri d’alarme que lance le syndicat qui veut la réussite de cette école pour tous les enfants grâce aux nouveaux programmes qu’il soutient, programmes à la fois bienveillants et exigeants : malgré ses demandes répétées auprès de la ministre, rien n’a été publié à ce jour à destination des personnels concernés.Et, selon Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUIPP, seuls quatre départements (Ain, Cantal, Côte-d’Or, Marne) ont proposé des stages de formation continue sur ces nouveaux programmes et ce, pour 74 enseignants.
4 % des enseignants
Cette situation renforce les inquiétudes sur la déshérence de la formation continue, en particulier dans le 1er degré, formation dont la Cour des comptes souligne l’insuffisance dans son référé publié le 14 avril (voir ToutEduc ici). Dans 24 départements, 3 300 enseignants, soit moins de 4% de la totalité des enseignants en maternelle, ont pu bénéficier de trois heures "d’animation pédagogique". Dans le champ de la formation initiale, trois ESPE (Amiens, Créteil, Lille) proposent des formations spécifiques à la maternelle en master MEEF 1 et 2 et treize n’en offriraient aucune. Entre ces deux extrêmes, le nombre d’heures varie considérablement selon les lieux. Pour l’organisation syndicale, il y a urgence à ce qu’un signal soit envoyé par la ministre aux écoles maternelles, notamment en adressant à tous les enseignants de maternelle un document constituant un outil professionnel. Sinon, ce sont les pratiques qui nuisent aux plus fragiles en "primarisant" l’école maternelle qui vont perdurer.
Pour le SNUIPP, cela renforcerait la sensation qu’ont les personnels d’une succession d’annonces sans une réelle prise en charge de leur mise en œuvre, annonces qui répondraient plus au temps politique (avec les clivages et les désinformations qu’elles engendrent comme on a pu le voir avec le collège) qu’au temps pédagogique, temps long qui appelle la stabilité. Sensation qui qui ne peut que fragiliser toutes les avancées et provoquer un sentiment de déception alors qu’il faut retrouver la confiance des personnels.
Voir sur le site du SNUIPP sa présentation des nouveaux programmes (ici), son appel pour le développement de la recherche (ici), et sur ce qu'il faut améliorer dans les programmes des cycles 2 et 3 (ici).
Arnold Bac