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Formation des enseignants : les propositions du GRFDE et son réquisitoire contre les ESPE

Paru dans Scolaire le vendredi 15 mai 2015.

Le GRFDE, qui regroupe 230 universitaires et formateurs des ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) et qui milite pour "reconstruire la formation des enseignants" considère que "le dispositif actuel n’améliore pas réellement la formation des enseignants" et il propose une toute autre architecture : un concours "sous condition de licence" qui permette d'évaluer "la maîtrise par les candidats des disciplines qu’ils auraient à enseigner (...) et non la maîtrise d’une pédagogie ou d’une didactique virtuelles". Toutefois, les futurs candidats se seraient vu proposer, "dès la L1 des compléments de sciences de l'éducation et des visites dans des classes ou établissements scolaires". Une fois reçus, ils suivraient "deux années de formation professionnelle en ESPE, rémunérées (...) et débouchant sur l’obtention d’un master". Cela permettrait d' "avancer d’un an la perception d’une première rémunération" et "de démocratiser le métier d’enseignant". S'y ajouteraient des bourses d’étude pour les étudiants de licence et des pré-recrutements : "l’ensemble de ces mesures coûterait moins cher à l’Etat que le dispositif actuel."

En M1, les stagiaires auraient des stages d’observation et de pratique accompagnée en M1, des stages en responsabilité en M2. Une fois qu'ils auraient obtenu leur master, "lors de la première année d’exercice", T1, ils auraient un service réduit (60 %) et "une formation continuée" qui se poursuivrait en T2, où, dans l'idéal, le service serait encore allégé. Le GRFDE se prononce aussi pour l’entrée des mouvements pédagogiques du CAPE (collectif des associations partenaires de l'école publique) dans la formation.

"Les universités intégratrices dépècent les ESPE"

Il demande aussi "l'autonomie des ESPE par rapport aux universités" et il dresse un tableau très sombre de la situation actuelle : "les universités intégratrices dépècent les ESPE", la destruction des anciennes écoles normales amène celle "de bibliothèques anciennes", le "pilonnage d’archives", la "dilapidation de mobilier pédagogique ancien" tandis que "des milliers d’heures de formation et des centaines de postes de formateurs sont transférés vers d’autres composantes" universitaires et que des enseignements en travaux dirigés sont remplacés par des cours magistraux. "La culture universitaire du LMD" qui "consiste notamment à faire correspondre chaque enseignement à des ECTS (European Credits Transfer System), se traduit par une surenchère d’évaluations jusqu’à saturation qui confine à l’absurde." Et en M2, les visites des formateurs sur les lieux de stage, "au lieu d’être formatrices, peuvent se transformer en inspections donnant lieu à une note décisive".

Autre problème, "le cadrage national est insuffisant", "la formation n’est pas la même d’une académie à l’autre", ni même d'un site à un autre, "voire entre les équipes d’un même site qui peuvent ne proposer ni des contenus semblables ni les mêmes évaluations". Résultat, "le corps d’inspection tend à assumer un rôle accru" dans la certification des futurs enseignants, "alors que la professionnalisation nécessite d’être pensée de manière plurielle, ouverte et critique". Utilisés comme "moyens d’enseignement", les EFS (étudiants - fonctionnaires stagiaires) "nommés en collège n’auront aucune expérience en lycée et réciproquement", et dans le premier degré, ils effectuent souvent "toute leur année dans le même niveau de classe", ce qui nuit évidemment à leur formation, d'autant plus que "la formation continue a quasiment disparu".

"Des parcours illisibles"

Il est de plus "impossible de proposer des parcours adaptés aux différents profils des étudiants en M2 : "Au final, les ESPE "créent des parcours illisibles tandis que les formateurs se retrouvent face à des groupes d'étudiants d’une très grande hétérogénéité, aux attentes desquelles il est impossible de répondre tant leurs besoins sont différents." ils ne peuvent d'ailleurs "se consacrer tout à la fois à l’acquisition de la maîtrise des contenus disciplinaires enseignés, à leur enseignement, à la recherche et à la réflexion sur les finalités de l’Ecole".

Le collectif évoque encore la "perte de sens de leur métier" pour les formateurs, tandis que les situations de souffrance au travail augmentent "de façon inquiétante".

Le texte du GRFDE ici.

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