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Simplon.co, une "start up sociale" pour la formation au code et à l'entrepreneuriat des jeunes chômeurs et décrocheurs

Paru dans Périscolaire, Orientation le mercredi 22 avril 2015.

Simplon.co figure parmi les premiers lauréats du fonds "La France s'engage" pour son programme de formation au codage des jeunes dans les quartiers difficiles. Quels sont les objectifs et les méthodes de cette "start'up solidaire" ? Elle organise ses promotions en groupes relativement restreints, ils sont 24 "simploniens" pour la 3e promotion qui vient de débuter à Montreuil, 24 aussi au Cheylard en Ardèche pour la même formation de 6 mois que celle du siège. La méthode fondée sur le "learning by doing" selon Erwann Kezzar, directeur associé et cofondateur, fonctionne en trois étapes : d'abord "les petits pas" où chacun se confronte à des questions face à la mise en place par exemple d'une interface de communication entre pairs; viennent ensuite les premières réponses du mentor aux questions restées sans réponse. Enfin un nouveau point d'étape entre pairs et aussi par paire permet la mise en place de projets plus personnalisés.

Ces étapes ( 1 "tu vas chercher", 2 : " tu demandes à tes pairs pour voir les zones d'ombres",  "sinon un mentor", 3 : leurs résultats, qu'on pourrait peut-être par analogie appeler des "oeuvres"), sont repris sous différents supports (vidéo, planches ou textes) pour alimenter les cours destinés aux abonnés en ligne. Ceux-ci bénéficient eux-mêmes de "moniteurs privilégiés" et parfois d'un enseignement présentiel. 12 000 apprenants ont ainsi pu suivre en ligne une formation à distance de 6 mois lors de la première promotion, moyennant 42 euros par mois pour les mineurs, les étudiants, les chômeurs, les allocataires de minimas sociaux...

Des liens avec ATD Quart-Monde

La jeune entreprise a une visée sociale et garde des liens avec ATD Quart-Monde dont 40 membres ont d'ailleurs participé à deux jours d'initiation au codage; elle intervient depuis ses débuts dans les "quartiers" de Marseille Nord, dans des zones rurales comme Le Cheylar en Ardèche. Les "simploniens" de la 3ème promotion, qui a débuté le 15 avril à Montreuil compte 9 filles et 15 garçons, tous sont sans emplois, inscrits à Pôle emploi ou bénéficiaires de minima sociaux. La moyenne d’âge est de 25 ans, avec des profils de 19 à 36 ans. La majorité d’entre eux n’ont pas ou peu de diplômes ; ils cherchent déjà des projets et des contrats de professionnalisation pour démontrer leur motivation et leur compétence. Ils s’appuient pour cela sur certains ancien(ne)s.

L'entreprise s’adresse en priorité aux chômeurs et aux décrocheurs, avec "une formation intensive et accélérée de 6 mois au développement d'applications web/mobile, ouverte aux publics éloignés de l'entrepreneuriat numérique mais ayant un objectif d'innovation sociale et de création d'emploi." Pour Erwann Kezzar, interrogé par ToutEduc, "le logiciel est un moyen de production et quelque part on croit au fait que c'est un bien commun (...) Là où le tissu industriel s'est dégradé, c'est un levier pour s'adresser à un jeune de 20 ou 25 ans qui a une tête bien faite et qui est motivé". Il y a aussi 10 000 emplois minimum à pourvoir dans le numérique et "vu les volumes, il y a des boulots à prendre".

Le plaisir d'appartenir à une communauté

Rencontré dans le coin café de l'atelier, un simplonien de 27 ans, actuellement au RSA après plusieurs missions d'intérim, parle du "grand plaisir qu'il a à se trouver devant l'écran noir de la programmation, le soir, quand la communauté se rencontre, tchate pour régler les problèmes". Un sentiment d'appartenance qu'il aime partager avec sa collègue "en paire" à Simplon. En fait, "la technologie aide à l'apprentissage mutuel et à la coopération, les moyens de diffusion aussi, et on voit cela d'un bon oeil" assure E. Kezzar.

Simplon.co a pour objectif d'essaimer en France, à Valenciennes, Mende, Boulogne-sur-mer, mais aussi au Mali et en Roumanie, où un centre vient d’ouvrir dans la ville de Cluj. "On prend contact avec le milieu associatif, leurs besoins et ceux des milieux environnants, et on réalise des commandes. Nous avons par exemple eu celle d'un labo pharmaceutique qui veut permettre aux médecins de communiquer avec des femmes enceintes primo-arrivantes et de leur adresser des dates de rendez-vous ou des fiches explicatives sur l'échographie par exemple, à télécharger sur leurs portables." 

Tout cependant n'est pas simple, "nous sommes une spart'up" ironise le directeur. Reste un véritable parcours du combattant pour obtenir la reconnaissance de CQP (certifications de qualifications professionnelles) et leur inscription au RNCP (registre national des certifications professionnelles). Une étape nécessaire en vue de consolider une société qui veut garder jalousement "une dimension artisanale".

Sur "La France s'engage", voir aussi ToutEduc ici et ici

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