Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

"Continuez vos efforts" : le bilan de la politique éducative du gouvernement pour la FCPE

Paru dans Scolaire le jeudi 02 avril 2015.

"Continuez vos efforts." Telle pourrait être l'appréciation globale de la FCPE au gouvernement depuis son arrivée au pouvoir, selon Paul Raoult. Le président de la fédération de parents d'élèves dresse un bilan en demi teinte de l'action du gouvernement en matière d'éduction à partir des 12 exigences que la FCPE avait soumises aux candidats à la présidentielle le 17 mars 2012.

En mars 2012, la FCPE avait présenté aux candidats à l'élection présidentielle 12 exigences pour réformer l'éducation. Trois ans après la prise de fonction de François Hollande, enjoint au président de la République de ne pas cesser ses efforts malgré l'opposition des "syndicats aux choix passéistes qui font beaucoup de bruit pour faire croire qu'ils ont de l'importance parmi les enseignants". "Si on va vers une alternance en 2017, les réformes vont prendre un grand coup de frein", ajoute-t-il.

Des avancées en matière pédagogique

Paul Raoult, à l'image de la FCPE, se satisfait d'abord des avancées pédagogiques, à l'école maternelle, élémentaire et au collège notamment à travers l'interdisciplinarité. "Elle est inscrite à la maternelle, dans le socle commun de compétences et à travers les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) au collège. 20% du temps du collège sera interdisciplinaire : nous aurions préféré que la proportion soit inversée, que 80% du temps soit interdisciplinaire et 20 disciplinaire, mais c'est bien que les professeurs soient amenés à travailler ensemble." Des efforts ont aussi été produits autour de la question de l'orientation – avec la mise en place du PIIODMEP (parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel) – et les réflexions en cours sur l'évaluation. Même si les notes ne devraient pas être supprimées – au grand damn de la FCPE qui milite pour leur suppression jusqu'en troisième – des "propositions intéressantes ont été formulées pour l'évaluation au quotidien et durant les examens."

Parmi les avancées que compte la FCPE se trouve aussi des mesures controversées du gouvernement. En premier lieu, "la fin de la semaine de quatre jours ou le changement des rythmes scolaires." Mais aussi la fin du redoublement comme outil pour aider les élèves en situation d'échec : "C'est quelque chose de bien car on sait que dans la majorité des cas, le redoublement est un échec." Et la création des ESPE pour assurer la formation des enseignants : "C'était une vraie méconnaissance du travail de l'enseignant de croire que pour enseigner il suffisait d'un Master. Apprendre à apprendre, ce n'est pas inné."

La question du calendrier

Le président de la FCPE tient encore à souligner les avancées "minimes mais importantes car elles prennent en compte les conditions de travail de l'élève". C'est le cas de l'allongement des vacances d'automne de une semaine et demi à deux semaines – "Cela pénalisait les enfants de parents divorcés en garde alternée" – et de la pause méridienne au collège : "L'idée, c'est de faire des collèges un milieu de vie, de faire mettre en place des activités."

Mais la fédération n'approuve pas le futur calendrier scolaire. "Le dernier trimestre est trop long. Et c'est un mensonge d'assurer que les élèves ont 36 semaines de cours : au lycée, on leur vole le mois de juin. Nous souhaitons un calendrier qui fixerait alternativement 7 semaines de cours au maximum et deux semaines de vacances, mais l'existence d'un texte de loi nous en empêche : il bloque tout. Nous ne baisserons pas les bras."

Des efforts restent à fournir

Si la FCPE distribue les bons points, elle n'en reste pas moins exigeante quant au chemin qu'il reste à parcourir pour réformer l'Éducation nationale, selon elle. L'un des problèmes majeurs reste le problème des remplacements des enseignants. "Même lors des absences prévues, comme dans le cas d'une grossesse, il y a encore trop de cours qui ne sont pas assurés." Une personne devait être mandatée pour gérer les remplacements dans chaque académie mais cela n'est pas appliqué et il n'y a aucune information aux parents quand un professeur vient à manquer. "L'Éducation nationale entretient une opacité volontaire qui est intolérable." 

Les parents bénéficient d'une place au sein des établissements scolaires un peu plus grande depuis la signature de plusieurs textes en 2013 et à la rentrée 2014. "Ce n'est pas encore appliqué dans tous les établissements, mais au moins, quand nous rencontrons des difficultés avec des chefs d'établissements, nous avons un texte à montrer." Le statut de "Parent", cher à la FCPE et promis par François Hollande en mars 2012, est actuellement en discussion mais rien n'a encore été fixé.

Au risque de relancer la "guerre scolaire", Paul Raoult conclut sur les huit milliards que l'État verse chaque année à l'école privée sous contrat (notamment pour financer les salaires des enseignants). "Je préférerais que ces huit milliards aillent à l'école publique, d'autant plus que dans certaines régions, l'offre d'école publique est limitée." Il note ainsi qu'à Paris, en Bretagne ou en Vendée, le nombre d'écoles primaires privées est supérieur au nombre d'écoles publiques, et que certaines communes limitent les droits des parents à l'accès à l'école publique en freinant leurs demandes.

Pédophilie : ne pas céder à l'émotion

Interrogé sur les faits divers récents, Paul Raoult prévient, "la pédophilie est quelque chose de très difficile à traiter. C'est ce qui peut arriver de pire aux enfants. Nous pensons aussi aux parents de l'école où cela s'est produit car ils s'inquiètent pour leurs enfants mais aussi aux enseignants qui doivent aujourd'hui se sentir coupables de ne pas avoir vu. Nous ne voulons pas céder à l'émotion sur ces questions et laissons faire les experts pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Nous nous limitons aujourd'hui à demander la formation des enseignants pour 1) repérer ce genre de détresse chez les enfants et 2) savoir y répondre et en parler avec les enfants et les parents." Il ajoute que, "depuis la sortie de l'affaire, les parents militants au niveau local ne nous ont, pour le moment, pas fait remonter de nouveaux cas."

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →