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Les jeunes de banlieue sont-ils antisémites ? (colloque du CNRS repris par "Le fait religieux")

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 10 mars 2015.

"Feuj", "Juif" en verlan, est "devenu une insulte courante dans le langage quotidien de nombreux jeunes de banlieue", et ce phénomène a été précisément décrit le 5 mars à l'occasion du colloque "L'antisémitisme dans les banlieues et cités populaires" (CNRS-EPHE) dont rend compe le site "Fait rleigieux.com". Pour le sociologue Didier Lapeyronnie, en France, "on est Arabe à son détriment". Les immigrés musulmans doivent "montrer patte blanche", et en même temps, "il leur est interdit de se revendiquer comme musulmans". C'est une identité "à la fois imposée et interdite". Mais ils sont persuadés qu'en France "on est juif à son avantage". La société "reconnaît une communauté juive mais refuse ce titre aux musulmans, au prétexte de la lutte contre le communautarisme". "Le juif devient alors l'envers exact de la situation que vivent les habitants de banlieue au quotidien, une figure de l'intégration et de la liberté à laquelle on aspire mais qui vous est refusée." 

De là naît aussi "la théorie du complot, la tendance à tout surinterpréter". C'est ainsi que Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie, raconte que dès le 12 septembre 2001, un de ses élèves lui annonce que l'attentat contre les tours à New-Yok est un "coup des juifs", puisque, croit-il savoir, "aucun juif n'était dans les tours ce jour-là". Pour ce formateur au Mémorial de la Shoah, "les élèves se construisent un schéma de pensée simpliste et rassurant". Le complotisme est d'ailleurs "en pleine ascension un peu partout depuis 15 ans", mais il "ne prend une tournure antisémite que dans certains quartiers, en général les plus déshérités".

Marie-Anne Matard Bonucci (Paris-VIII) met en cause le rôle de l'école "qui a surinvesti la tendance mémorielle (...) ce qui a pu donner aux élèves (l'impression) qu'ils entendaient parler tout le temps de la Shoah", et "sous l'angle lacrymal, émotionnel". Pour éviter de se situer dans une "concurrence victimaire", Iannis Roder a décidé "d'aborder la Seconde guerre mondiale" en commençant "par les bourreaux", et il a été agréablement surpris de constater que ses élèves étaient capables "de repérer les mêmes mécanismes à l'oeuvre dans les discours d'Hitler" et les déclarations de Dieudonné !

Le site Fait religieux ici, l'annonce du collooque ici

 

 

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