"On doit collaborer". S. Le Foll et N. Vallaud-Belkacem évoquent des rapprochements possibles entre les deux systèmes d'enseignement
Paru dans Scolaire le mardi 24 février 2015.
Pour Najat Vallaud-Belkacem, l'enseignement agricole représente "un champ d'innovation énorme". La ministre de l'Education nationale dialoguait, ce 24 février, avec Stéphane Le Foll, des élèves et des enseignants des lycées agricoles et des MFR (maisons familiales rurales) à l'occasion du salon de l'agriculture. Et pour son homologue, il évident que les deux systèmes d'enseignement doivent "collaborer".
Najat Vallaud-Belkacem est "ravie" de l'exposé de Carlos Pereira, professeur d'enseignement socio-culturel au lycée horticole de Saint-Germain en Laye. Celui-ci a évoqué la spécificité de cette discipline à travers laquelle "tous les professeurs (des autres disciplines) sont sollicités", et qui "oblige les élèves à s'engager", engagement qui est "évalué, valorisé". Elle estime qu'il y a pour elle "beaucoup à en apprendre" au moment où se prépare la réforme du collège. Les élèves doivent en effet "travailler ensemble", bien loin de l'idée que celui qui regarde sur son voisin "triche". Elle évoque aussi l'enseignement moral et civique qu'elle décrit en reprenant l'exposé d'un professeur de philosophie du lycée du Chesnoy dans le Loiret. En réaction à la tragédie du début de l'année, il a en effet invité les élèves à un "café philo", avec une partie théorique et une partie de débat, de confrontation avec la pensée d'autrui, qui oblige à écouter celui avec qui on n'est pas d'accord.
Le machinisme agricole, une filière à développer avec l'Education nationale ?
Le ministre de l'agriculture évoque plusieurs pistes de collaboration à l'échelle des établissements, à l'occasion par exemple du cycle de débats organisés dans les établissements agricoles avant la "COP21" (la conférence climat). Pourquoi ne pas "envisager des cours en commun", lui répond son homologue. S. Le Foll pense aussi au rapprochement avec des lycées professionnels de l'Education nationale autour du machinisme agricole, une filière de très haute technologie qui va recruter 7 à 10 000 personnes dans les années à venir, plus que ne peut fournir l'enseignement agricole.
Le porte-parole du Gouvernement s'inquiète du caractère "paradoxal" de l'Internet, qui permet une "diffusion massive" de l'information et qui échappe aux institutions, parmi lesquelles il cite au premier chef l'Ecole. Ne pourrait-on pas, suggère-t-il, mettre en place dans le cadre de l'enseignement socio-culturel, une "veille numérique", pour repérer les tendances sur les réseaux sociaux et en débattre ensuite.
Dans un tout autre ordre d'idée, le ministre annonce la relance de l'opération "un fruit à la récré" et des mesures pour la restauration scolaire. Quant à son homologue, elle souligne qu'à chaque fois qu'elle a pu se rendre dans un lycée agricole, elle a été "frappée par la motivation des élèves" qui "savent pourquoi ils sont là", qui ont choisi leur orientation, alors que dans les lycée d'enseignement général et technologique, ils répondent "c'est comme ça".
av