"Aidez-moi à mobiliser la société civile" (N. Vallaud- Belkacem aux CEMEA)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 19 février 2015.
Najat Vallaud Belkacem remettait, hier 18 février à Jean-Marie Michel, l'ancien directeur général des CEMEA, la croix d'officier de la Légion d'honneur (voir ToutEduc ici). C'était pour la ministre de l'Education nationale l'occasion de s'adresser à ce mouvement complémentaire de l'école publique, et à travers lui, à toute l'éducation populaire, un appel : "aidez-moi à mobiliser la société civile" pour "lutter contre les stéréotypes" et le racisme, puisque l'Ecole doit pouvoir compter sur "des tiers intervenants". Les CEMEA, ajoute-t-elle, savent combiner théorie et pratique et permettent aux jeunes de "faire l'expérience personnelle de ces valeurs". Elle précise d'ailleurs qu'elle serait "très attentive" aux orientations qui seront décidées lors du congrès du mouvement à Grenoble (voir ToutEduc ici).
La ministre, avec l'éloge du récipiendaire, a exalté "la foi dans l'être humain", et affirmé sa conviction qu'il est "permis à chacun de s'émanciper par l'éducation", que celle-ci donne "les moyens de rompre les chaînes qui entravent le développement personnel", de dépasser les déterminismes sociaux. Mais il faut aller "au-delà des principes" et des formules, "agir de manière concrète", comme l'a fait toute sa vie Jean-Marie Michel, animé par cette "foi militante" qui "permet de rester fidèle à ses valeurs".
"Vous avez fait par vous-même votre propre parcours"
Elle décrit
un homme curieux des autres, grand voyageur, soucieux d' "appréhender 
chaque jeune dans sa globalité" et qui a en même temps "le goût du collectif, du partage". Elle le voit comme un homme qui a su faire par lui-même son propre parcours, et il est clair qu'implicitement, la ministre décrit là un idéal à proposer à la jeunesse, faire de sa passion son engagement professionnel au point que la vie professionnelle et la vie personnelle sont "la même".
Jean-Marie Michel raconte d'ailleurs comment le premier stage d'animateur qu'il a fait avec les CEMEA et la découverte des méthodes actives ont "bouleversé (sa) vie". Il rappelle que c'est le premier stage de formation d'animateurs, en 1937, organisé avec le soutien de Jean Zay, qui est à l'origine du mouvement. La circulaire ministérielle publiée ensuite, avait eu "un effet magique" et en avait permis le développement. "Nous ne sommes plus dans cette magie" constate-t-il avec la ministre, mais "les méthodes actives peuvent contribuer à la promotion de la laïcité au-delà des mots". "Vous savez combien nous soutenons votre refondation", a-t-il d'ailleurs déclaré, tandis que le président des CEMEA, André Sirota, a réaffirmé que le mouvement était "prêt à travailler avec le ministère".