Vers un socle commun et des modules au lycée ? (mission d'information, Assemblée nationale)
Paru dans Scolaire le jeudi 12 février 2015.
"Tout le monde s'y paume." Emeric Brehier, député SRC et rapporteur de "la mission d'information sur les liens entre le lycée et l’enseignement supérieur" résume ainsi son sentiment devant les représentants de l'enseignement catholique qui étaient entendus, hier 11 février, à l'Assemblée nationale. Pour éviter les "orientations subies" et la "jungle" des séries, ne faudrait-il pas "simplifier" le paysage au lycée, comme l'université l'a fait en réduisant le nombre des licences, avec une forme de "socle commun" pour les grandes disciplines ? Ne faudrait-il pas prolonger au lycée la logique du socle commun qui prévaut pour l'enseignement primaire et le collège ? Ces interrogations du parlementaire trouvent un écho chez ses interlocuteurs. Yves Ruellan, président du réseau RENASUP, se prononce clairement pour un socle commun complété par des modules.
Il se pose d'ailleurs la question de l'intérêt des trois voies. Entre les programmes des baccalauréats professionnels et techniques dans le domaine de l'électro-technique, seul un spécialiste peut voir la différence. De même, ajoute Jean-Marc Petit, responsable du pôle lycée de RENASUP, les notions en mathématiques d'un élève de la série S et d'un bachelier de la série STI2D ne sont pas sensiblement différentes, même si elles n'ont pas été acquises de la même manière, le lycée d'enseignement général privilégiant l'abstraction, et le lycée technologique une dimension concrète. Ce "socle commun" lycéen devrait donc définir "des objectifs communs", sans que les enseignements soient nécessairement communs, de façon à tenir compte des formes différentes d'intelligence.
Au cours de cette audition, les représentants de l'enseignement catholique ont vanté les mérites des "cordées de la réussite" lorsqu'elles s'adressent aux élèves de bac professionnel afin de les accompagner vers des BTS, à la condition qu'il ne s'agisse pas de "cordées alibi", qu'on ne se contente pas d'envoyer un bon élève pour faire du soutien scolaire, mais qu'on construise "un vrai projet commun" qui implique les enseignants de STS afin qu'ils comprennent mieux qui sont leurs futurs élèves. Cette idée de combiner les logiques des divers niveaux, le réseau RENASUP l'évoque également à propos de l'université, où devraient enseigner bien davantage de professeurs de lycée, mais non pas comme PRAG ou PRCE : il s'agirait de réelles équipes associant enseignants pédagogues et enseignants-chercheurs.
Ils évoquent aussi l'intérêt de "parcours sécurisés" qui permettent à des élèves de BTS d'envisager une poursuite d'études en licence, et à des élèves de CPGE de préparer leur intégration dans une école d'ingénieurs grâce à des conventions entre le lycée et l'université ou l'école...