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Changement de statut pour l'Enseignement à distance, dans le cadre de l'ESPE de Versailles

Paru dans Scolaire le samedi 07 février 2015.

À la rentrée de septembre dernier, le site d'Enseignement à distance (EAD) est devenu une structure à part entière de l'Institut d'éducation de l'Université de Cergy-Pontoise (UCP), composante de l'Espé de Versailles. Il s'ajoute ainsi aux quatre autres sites : Cergy, Gennevilliers, Saint-Germain-en-Laye et Antony.

La plateforme d'Enseignement à distance de l'Institut d'éducation de l'UCP est le seul site universitaire qui permet de passer, à distance, un MEEF (Master de l'enseignement, de l'éducation et de la formation). Les étudiants français ne viennent à l'université que pour les deux sessions d'examen de l'année, tandis que les étudiants étrangers rendent leurs copies en ligne.

Une plateforme à la volonté pédagogique

Plus qu'un simple MOOC, avec des vidéos et des quizz, la plateforme développe un modèle pédagogique spécifique, fondé sur la résolution de problèmes et la collaboration, concepts chers à Alain Jaillet, son fondateur. Ex-enseignant à l'Université de Strasbourg, cet enseignant-chercheur est arrivé à l'IUFM de Saint-Germain-en-Laye en septembre 2009 avec pour objectif de développer sa plateforme : elle a ouvert en 2010 et formé, depuis, plus de 1 500 étudiants. Cette année, 400 étudiants sont inscrits.

"Faire un cours selon le modèle de la plateforme est complètement différent de nos cours en présentiel : c'est nous qui nous adaptons à la plateforme et non l'inverse", remarque Jean-Michel Gelis, enseignant-chercheur et responsable de l'enseignement scientifique à l'EAD. Les enseignants sont tous issus de l'Institut de l'Éducation et enseignent par ailleurs en présentiel, sur les quatre sites de l'Institut (Cergy, Gennevilliers, Saint-Germain-en-Laye et Antony). Ils composent des cours et sont tuteurs pour les élèves. Selon François Villemonteix, enseignant-chercheur en sciences de l'Éducation et responsable de l'EAD, le but est "d'éviter de couper les enseignants du réel. Au départ, certains étaient réticents à faire une part de leurs heures à distance, mais aujourd'hui certains le demandent."

Après avoir consulté des cours soumis par leurs enseignants, les étudiants sont mis face à des problèmes qu'ils doivent résoudre, seuls ou à plusieurs. Pour faire face à l'isolement et éviter le décrochage, ils doivent se connecter fréquemment pour rendre leurs devoirs ou discuter avec leurs enseignants. L'ensemble des échanges des étudiants, entre eux et avec leurs professeurs, sont ensuite analysés par le laboratoire EMA (École, mutations et apprentissages) qui mène des recherches sur l'enseignement numérique dans un but de généralisation.

Un changement de statut

Rattaché jusqu'à présent au site de Saint-Germain-en-Laye de l'Institut d'Éducation où se trouvent ses locaux et son personnel administratif, il a été décidé, à la rentrée 2014, de faire de l'EAD un site à part entière, au même titre que les quatre autres sites de l'Institut.

"Cela entrait dans une logique de valorisation du travail réalisé et de reconnaissance d'un savoir-faire de longue date, développe Marianne Desmets, responsable de l'ESPE de Versailles. La couverture de l'EAD est nationale et il s'agissait d'agir pour son rayonnement. De plus, le dispositif et les créneaux horaires sont différents de ceux des autres sites (les apprenants à distance se connectent après leur journée, vers 20 heures) : l'autonomie allait de soi."

Mais, note Marianne Desmets, "nous sommes victimes de notre succès. La formule telle qu'elle existe actuellement est un label de qualité, et non une formule qui vise à alléger le coût de formation (il faut environ un enseignant pour 20 élèves). Nous désirons monter en charge mais nous ne pourrons pas ouvrir à tout le monde si nous voulons conserver notre niveau de qualité." Selon François Villemonteix, des inscriptions ont été refusées en début d'année faute de moyens pour les encadrer.

Le fonctionnement complexe de l'Espé de Versailles

L'institut d'Éducation est une des composantes de l'UCP qui regroupe les Masters MEEF mention 1 (Premier degré), mention 3 (Conseillers pédagogiques) et mention 4 (Formation de formateurs). Il rassemble  2089 étudiants (parmi lesquels 400 sont à l'EAD), alors qu'au total, l'UCP compte 2 763 étudiants inscrits dans les Masters d'enseignement, d'éducation et de formation. Plus largement, l'Espé de Versailles, regroupe 10 à 11 lieux de formations différents, soit un peu plus de 5 000 étudiants.

"Il ne faut pas confondre l'Institut d'Éducation avec le Sufom. Ce dernier est le service commun de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense qui organise la formation du premier degré et coordonne avec les UFR celle du second degré", explique Marianne Desmets. La raison de cette complexité est avant tout historique. L'ESPE de Versailles est celle qui compte le plus d'universités partenaires (il y en a cinq et un institut, ndlr) et la répartition des formations est très distribuée sur tous les lieux de formation sur l'ensemble de l'académie. Par exemple, toutes les universités proposent une formation du 1er degré." Apporter une cohérence autour des formations implique, pour l'ESPE de Versailles, un fort travail logistique et des choix politiques. "Cela fait partie des missions de ma mandature (ndlr : Marianne Desmets est entrée en poste début janvier pour cinq ans) de proposer une organisation de l'ESPE plus simple et plus unifiée."

 

Marieke Poulat

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