Réforme du collège, enseignement moral et civique, services sociaux, les PLP, l'enseignement privé : réactions syndicales
Paru dans Scolaire le vendredi 06 février 2015.
COLLEGES. "Nous sommes en état d'alerte." Le syndicat FO des lycées et collèges résume ainsi sa position sur la réforme du collège : Si les informations que donne la presse sont exactes, il se considère "en état de légitime défense". Il dénonce une éventuelle "réduction du volume des horaires disciplinaires", la "globalisation horaire de certaines disciplines", "des modules transversaux" sur des thèmes tels que "mobilité et activités humaines, transition écologique, sciences techniques et la société, maîtrise du corps, les arts et la création, construction du projet personnel, citoyenneté et les médias, langues et cultures anciennes et contemporaines"
ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE. Pour le SNALC, la mise en place à la rentrée 2015 de l'enseignement moral et civique, "parfaitement justifiée sur le plan de la volonté politique, pose plusieurs problèmes sérieux d'organisation et de financement", d'autant que le projet de programme pour l'école et le collège ne donne pas de repères annuels. Le syndicat FGAF des lycées et collèges demande "l'attribution pérenne" de cet enseignement à l'histoire-géographie "dans le cadre de la réforme du collège à venir". Au lycée technologique, il refuse que cet enseignement soit pris "sur l'enveloppe qui sert à mettre en place les dédoublements". Il demande enfin que la place faite à la laïcité dans ce programme soit "bien plus importante".
Sur le même sujet, la FAEN "a été longuement reçue" au ministère. Avec l'ensemble de ses syndicats (SNCL, SIAES, SIES, SAGES, SPIEN, SNEP, SAEM, SNAPAI), elle approuve "la volonté de renforcer l’enseignement des valeurs de la République", attend "une plus grande responsabilisation des parents", "le rétablissement de l’autorité des agents de l’Etat en général, et des professeurs et CPE en particulier", d'autant que "l’annonce d’une école bienveillante" participe "d’une stigmatisation des enseignants" qui chercheraient "à piéger les élèves pour distribuer des mauvaises notes et les rabaisser".
SERVICES SOCIAUX. Une intersyndicale UNSA, CGT, FO, FSU et SUD s'inquiète de la récriture en cours de "la circulaire des missions des assistants de service social de l’Éducation nationale" qui prévoit leur intervention dans les écoles du premier degré sans création de moyens supplémentaires. "Nous ne pouvons souscrire au projet de rénovation des missions tant que le ministère n'ouvrira pas la discussion sur les nécessaires créations de postes."
FORMATION DES PLP. Le SNUEP dénonce la situation de la formation des PLP dans les ESPE. Pour le syndicat FSU de l'enseignement professionnel, "le constat est consternant". C'est notamment la situation des enseignants contractuels en voie de titularisation et stagiaires qui inquiète le SNUEP. Ils font un temps plein et "ne bénéficient donc pas de formation adaptée à leur cursus antérieur". De plus, dans de nombreuses spécialités professionnelles, les ÉSPÉ "ne disposent pas des formateurs/formatrices (...) Les PLP ont besoin d’une formation initiale complète et adaptée, accessible dans toutes les académies".
ENSEIGNEMENT PRIVE. La FEP-CFDT se félicite de l'annulation, le 3 février, par la Justice de la dénonciation par la partie patronale de la convention collective "des personnels des services administratifs et économiques, des personnels d’éducation et des documentalistes" de l'enseignement privé. "Mais, le dossier n’est pas clos et la négociation d’une nouvelle convention collective doit reprendre au plus vite", ajoute l'organisation syndicale qui "accompagnera l’ensemble des salariés qui souhaiteront la réparation des préjudices subis ces 3 dernières années suite à une mauvaise application des classifications".