Service civique : F Chérèque défend le volontariat
Paru dans Périscolaire, Orientation le jeudi 29 janvier 2015.
François Chérèque, président de l'agence du service civique a plaidé en faveur de l'engagement volontaire à l'occasion de la matinale de France Inter ce jeudi 29 janvier. Il réagit à une éventuelle proposition de loi de députés socialistes qui rendrait obligatoire le service civique pour tout jeune de 16 à 26 ans. L'ancien éducateur spécialisé s'est clairement opposé à une démarche qu'il qualifie de "punitive", et à un texte rédigé sans concertation, "sur le coin d'une table".
Pour lui, "la citoyenneté, ça doit d'abord être un engagement", donc une démarque volontaire. Les jeunes qu'il rencontre lui disent d'ailleurs qu'ils n'auraient pas accepté d'y être contraints. Il évoque en revanche des "parcours de la citoyenneté" et des stages que pourraient faire les élèves de 3ème, à l'instar de ceux qu'ils font déjà en entreprise, dans des collectivités ou des associations. Il regrette que les AEMO (actions éducatives en milieu ouvert) ne permettent plus de venir en aide aux "parents à la dérive" et il fustige ces élus qui, à l'Assemblée nationale, se prononcent pour un service civique obligatoire alors qu'ils ne prennent pas de jeunes en service civique dans leur commune.
Il évoque aussi les questions de faisabilité, il faudrait trouver un encadrement et des missions pour 750 000 jeunes, et des questions budgétaires. Le service civique représente actuellement un budget de 170 millions pour 35 000 jeunes indemnisés un peu plus de 500 € chaque mois. L'objectif fixé par le président de la République de 170 000 jeunes en 2017 correspond à un budget de 600 millions. Le chef de l'Etat n'a pas donné ce chiffre au hasard, il correspond au nombre potentiel de demandes. Actuellement en effet, seul un sur quatre des jeunes qui sont volontaires pour un service civique est pris. Un service civique universel supposerait un budget de 3 milliards d'euros, et des ressources humaines que n'ont pas les associations.