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La co-éducation, une question et des réponses (IFE)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mardi 20 janvier 2015.

"La collaboration école-famille n’est pas seulement un moyen d’améliorer les résultats scolaires mais une fin en soi, d’un point de vue démocratique." C'est ainsi qu'Annie Feyfant conclut le dossier de veille de l'IFE consacré à la co-éducation, non sans avoir situé son analyse dans une perspective historique : "Au fil des années, on est passé d’une école 'sanctuaire du savoir' à une école 'ouverte' sur la société", même si l'ouverture aux parents n'est pas la même à l'école maternelle et dans le second degré. La députée Valérie Corre (voir ToutEduc ici) rappelle d'ailleurs dans son rapport que "le système éducatif français a historiquement construit une distance entre les parents et l’école, ce que n’ont pas fait d’autres pays, pour lesquels l’investissement des parents dans l’école est plus aisé même si pas apaisé".

D'ailleurs, "bien souvent, les relations entre l’école et les parents se bornent à un courant d’informations circonstanciées allant de l’école vers les parents" et "ce sont les parents de classe moyenne ou aisée qui répondent le mieux aux attentes des enseignants", lesquels méconnaissent "les conditions de vie des familles plus défavorisées". Plus grave, "pour bon nombre d’enseignants, les parents 'invisibles' sont démissionnaires et ceux qui s’investissent plus dans la scolarité finissent par devenir envahissants".

Construire les conditions de mise en oeuvre

Une étude, menée en Angleterre, montre que "les sujets de conflits portent sur la violence faite à leur enfant, les traitements jugés humiliants, les demandes financières excessives ou le manque d’explication lors d’évaluations négatives". Au Québec, la communication est "bidirectionnelle", mais cela n’empêche pas que certains parents ne soient pas à l'aise, aient "peur de ne pas être écoutés", voire d'être ignorés. "Pour éviter de n'utiliser que des messages écrits, difficile d’accès pour certaines familles, les écoles ont privilégié l’usage du téléphone, des sites Internet et des messages simples évitant toute formule superflue". En France, "la question n’est plus de convaincre de la nécessité d’une coordination entre parents et enseignants mais d’en construire les conditions concrètes de mise en œuvre".

Mais "les modalités de coéducation sont multiformes, selon les structures, les pays (...) En Italie, certaines communes renforcent les liens entre crèches, écoles maternelles, lieux d’accueil enfants-parents autour d’une culture de la petite enfance. Au Danemark, les parents participent à la construction de projets préscolaires." En France, "le cahier des réussites est utilisé en maternelle et au primaire". L'auteure cite aussi les clubs "Coup de pouce", "le principe étant de donner aux plus démunis le soutien qu’ils ne trouvent pas le soir et aux parents les aides et informations pour assurer le suivi de leur enfant".

Un effet millefeuilles

En ce qui concerne le soutien à la parentalité, elle liste six dispositifs : "les REAAP , les CLAS (Contrats locaux d’accompagnement à la scolarité), les lieux d’accueil enfants-parents (LAEP), les points info famille (PIF), la médiation familiale, les espaces de rencontre. Le coût de ces dispositifs était de 150 millions d’euros en 2012 pour 1 million de bénéficiaires, essentiellement assuré par la Caisse nationale des allocations familiales." Aux États-Unis, "la Harvard graduate school of education a monté en 1983 un projet au long cours pour accompagner tous les partenaires de l’école à élaborer des stratégies facilitant le bien-être de tous (...). C’est la même approche (...) que l’on retrouve dans le Positive Parenting Program (PPP) australien, mis en place il y a trente ans et qui a essaimé dans 25 pays, fournissant aux parents des stratégies simples et pratiques pour les aider à gérer en toute confiance le comportement de leurs enfants (...) Mais, comme le souligne le Centre d’analyse stratégique (CAS) français, à l’hétérogénéité des besoins et des attentes doit répondre une diversité des services et des modalités d’interventions".

Cette diversité provoque un "effet millefeuilles". Pour l'éviter, au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves a été mis en place un "service universel, parce qu’ouvert à tous, et intégrant des compétences spécialisées (personnels de santé, éducateurs, travailleurs sociaux, conseils et aides financiers, cours d’alphabétisation, etc.) (...). Aux Pays-Bas, les centres de la jeunesse et de la famille coordonnent les différents services à destination des familles. La ville de Toronto a mis en place des centres qui associent services de garde, prééducation (kindergarten) et soutien à la parentalité, par le biais des écoles primaires". Aux États-Unis, les Parent Academy Programs proposent, "au sein des établissements scolaires, des cours sur le fonctionnement du système scolaire" et sur la façon d’aider les enfants à faire leurs devoirs, etc.". En France, à côté de "la mallette des parents", il faut citer les UPP, "les universités populaires de parents" et les "universités populaires de l’association ATD Quart Monde".

Mais le dossier évoque également la formation des enseignants, marquée en France, mais aussi au Québec, "par une faible place donnée, dans le corpus de formation, à la collaboration école-famille.

"Coéducation : quelle place pour les parents ?", Annie Feyfant Annie, dossier de veille de l’IFÉ, n° 98, janvier (téléchargeable ici

 

 

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