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Formation professionnelle : deux experts proposent de revoir la frontière entre CAP et CQP

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 07 janvier 2015.

"Fusionner l’apprentissage et le contrat de professionnalisation" et "simplifier la collecte (de la taxe d'apprentissage) en substituant les URSSAF aux OCTA" constituent sans doute les deux principales préconisations du rapport de Pierre Cahuc et Marc Ferracci (avec la contribution de Jean Tirole et Etienne Wasmer) publiée par le CAE (Conseil d'analyse économique) sans que cela engage sa responsabilité.

Les auteurs critiquent sévèrement en effet le système de collecte de la taxe et le détournement d'une partie de celle-ci au profit d'autres formes d'enseignement, même si Michel Sapin a réduit le "hors quota". Mais ils critiquent aussi le rôle "central" joué par l’Éducation nationale. La validation des formations "est du ressort de la région et du rectorat au terme d’une procédure lourde qui constitue un frein au développement de l’apprentissage, surtout pour les faibles niveaux de qualification."

Le poids des enseignements académiques

D'ailleurs, "le poids des enseignements académiques généraux tels que le français ou les mathématiques, qui occupent une place importante à l’examen, au niveau CAP notamment", contribue "à un taux d’abandon très élevé", d'environ 40 % au niveau du CAP. L’Education nationale ne valorise pas "suffisamment des compétences pratiques, rapidement opérationnelles, combinées à des connaissances transférables d’un secteur à l’autre mais pas forcément générales au sens académique du terme." D'où cette autre préconisation, qui fait "le buzz" sur les réseaux sociaux, "réduire la part des matières générales dans les diplômes de CAP". Elle doit toutefois être lue à la lumière de cet autre pan de l'analyse : "le niveau de compétences générales (telles que la connaissance de l’anglais ou de la comptabilité ), exploitables dans diverses entreprises et divers secteurs, peut être insuffisant", mais "les entreprises ont intérêt à financer des formations spécifiques, utiles chez elles, mais peu les formations générales, surtout si celles-ci permettent aux salariés de trouver des emplois dans des entreprises concurrentes". C'est ce qui justifie l'intervention de l'Etat dans l'apprentissage.

Pour leur part, les entreprises, via les CQP (certificats de qualification professionnelle), peuvent "élaborer leur propre formation en alternance", mais la part de la formation générale y est "ténue", ce qui ne leur ouvre les portes "que des seuls contrats de professionnalisation". L’apprentissage est piloté par les régions, l’État et les entreprises, tandis que les contrats de professionnalisation sont mis en œuvre par les partenaires sociaux, mais "dans les faits, la frontière entre les deux dispositifs est floue : un même diplôme peut être préparé en alternance avec un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation", au point que "80 % des entrées en contrat de professionnalisation concernent des jeunes de moins de 26 ans, qui pourraient aussi bien entrer en apprentissage".

Un système unique de certification

Résultat, "ni les entreprises ni les jeunes ne trouvent leur compte entre l’apprentissage, perçu comme trop exigeant en termes de formation générale et trop peu adaptable aux besoins des entreprises, et le contrat de professionnalisation, souvent trop spécifique". Les auteurs proposent donc d' "instaurer un système unique de certification des formations en alternance via des agences commanditées par une commission nationale réunissant toutes les parties prenantes (branches professionnelles, Éducation nationale, ministère du Travail, experts indépendants)".

Le rapport ici

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