Violence scolaire : baisse du nombre des "incidents graves", augmentation de la cyber-violence (DEPP)
Paru dans Scolaire, Justice le dimanche 30 novembre 2014.
En 2013-2014, "le taux moyen d’incidents graves s’élève à 13,1 incidents pour 1 000 élèves" relève la DEPP (service statistique de l'Education nationale), qui évoque "une baisse statistiquement significative". Mais elle ajoute que "cette baisse n’est pas observée dans les lycées professionnels" où le taux d'incidents graves est de 25,5 ‰ (de 15,1 en 2007), contre 13,6 ‰ en collège, et 4,5 ‰ dans les lycées d'enseignement général et technologique. La DEPP relève aussi qu'en 2013, 18 % des collégiens déclarent avoir été "insultés, humiliés ou victimes d’actions dévalorisantes (surnoms, photos ou films 'méchants') par Internet ou par téléphone portable", 5 % des élèves déclarant même des violences "pouvant s’apparenter à du cyber-harcèlement" (trois faits dans l'année).
En ce qui concerne les "incidents graves" dans les établissements publics du second degré, viennent en tête les violences verbales (42 %, "dont plus de la moitié à l’encontre des enseignants") et les violences physiques (30 %, "généralement entre élèves") auxquelles s'ajoutent les violences sexuelles (2 %) et le racket (2%). Les atteintes aux biens représentent 9 % de ces incidents graves, la consommation de stupéfiants 3 %, le trafic 1 %... "Les violences subies par les élèves sont de nature différente selon le sexe de la victime." Les atteintes à la vie privée "font de plus en plus de victimes chez les filles", de même que les violences verbales.
Harcèlement et cyber-violences
Les violences via les technologie touchent beaucoup plus souvent les élèves déjà en situation de harcèlement par ailleurs puisque "un élève sur trois ayant connu une cyber-violence a aussi connu des coups, contre un sur sept pour les élèves n’ayant pas déclaré de cyber-violence (...) La cyber-violence et les violences à caractère sexuel sont aussi fortement liées. Les élèves touchés par la cyber-violence sont (...) plus nombreux à avoir été épiés dans les toilettes (17 % contre 5 %) ou avoir connu des caresses forcées (16 % contre 4 %)." Les filles en sont plus souvent les victimes, et le phénomène concerne davantage les élèves de troisième. "En revanche, l’écart est faible entre les élèves des collèges Éclair et les autres."
A noter que "plus d’un élève sur trois victimes de cyber-violence n’en parle à personne" et que "les membres du collège sont les moins informés de ces violences (16 %) alors que les amis (33 %) et les parents (29 %) sont les personnes le plus souvent informées".
La note d'information "Augmentation des actes de violence dans les lycées professionnels" est téléchargeable ici
La note d'information "Un collégien sur cinq concerné par la cyber-violence" est téléchargeable ici