Décrochage : les réactions du SNUEP, de J-C Carle, de la FEP
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 24 novembre 2014.
Peut-on lutter contre le décrochage "sous le règne de l’austérité", demande le SNUEP (le syndicat FSU de l'enseignement professionnel) pour qui les mesures présentées le vendredi 21 novembre (voir ToutEduc ici), "n’apportent rien de nouveau par rapport aux mesures Peillon, si ce n’est l’octroi de 50 millions d’euros supplémentaires par an", une somme "bien dérisoire au regard des enjeux" et qui représente "moins de 40 euros par élève décrocheur".
Pour sa part, le sénateur (UMP) Jean-Claude Carle compare ces 50 millions d’euros au coût de ce "véritable gâchis humain, social et économique", 30 Mds d’euros annuel, et au coût de la réforme des rythmes scolaires pour les contribuables, qu'il estime à 1 Md. Il ajoute que celle-ci ne sera " d’aucune efficacité pour lutter contre le décrochage scolaire", et que ces 50 M seraient "suffisants pour créer 2 000 postes d’enseignants en Seine Saint Denis afin, par exemple, de diviser par deux les classes de CP".
Il invite la ministre de l’Education nationale "à traiter la question du décrochage scolaire à la racine en permettant à chaque élève de savoir lire, écrire et compte" et "il demande au gouvernement de cesser de gesticuler" et "d’annoncer des réformettes auxquelles plus personne ne croit".
Une démarche globale
Pour sa part, et à l'inverse, la Fédération générale des PEP se mobilise "pour vaincre le décrochage scolaire". Elle voit dans le plan présenté par la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, "pour la première fois, une démarche globale" qui inscrit les actions de l'Ecole "dans une démarche d’alliances éducatives construites sur les territoires entre les établissements et (leurs) partenaires (parents, associations, collectivités territoriales…)". Elle rappelle qu'elle oeuvre déjà dans de nombreux domaines : "accompagnement à la scolarité, accompagnement des décrocheurs par des tuteurs volontaires en service civique, scolarisation à domicile des élèves malades ou accidentés, lutte contre l’illettrisme, prévention avec intervention médico-sociale, appui à la parentalité …." Ses actions "concernent plus de 18 000 élèves décrocheurs. Elle publiera le 15 janvier 2015 un guide parentalité, elle organisera le 12 mars une journée nationale dédiée à la lutte contre le décrochage et elle co-organisera la restitution le 11 avril 2015 des conclusions du Chantier Projet 'En associant les parents tous les enfants peuvent réussir'."