Maternelle : La lutte contre le décrochage commence à 4 ans (Québec). Le SNUIPP lance un appel pour la recherche.
Paru dans Petite enfance, Scolaire le vendredi 21 novembre 2014.
L'UQAM (Université du Québec à Montréal) lance une chaire "sur la prévention de la violence et du décrochage scolaire" confiée à une spécialiste de l'école maternelle, France Capuano, qui a conçu le programme Fluppy, lequel vise à prévenir la violence et le décrochage dès trois ou quatre ans. "Un enfant sur 4 au Québec arrive à la maternelle en étant peu préparé pour relever les défis liés aux apprentissages et à la vie de groupe. Nous travaillerons avec nos partenaires du réseau scolaire pour, notamment, évaluer l’impact de la maternelle 4 ans à temps plein en milieu défavorisé."
Au Québec, "dans certains milieux défavorisés, plus de 50 % des jeunes n'obtiennent pas un diplôme ou une qualification d'études secondaires" et "les difficultés en lecture dès l'âge de sept ans, l'absence de compétences sociales, qui conduit parfois à l'adoption de comportements agressifs, et le fait de provenir d'une famille à faible revenu comptent parmi les facteurs de risque associés au décrochage scolaire".
L'appel du SNUIPP
De son côté, le SNUIPP (le syndicat FSU du premier degré) lance un appel à la ministre de l'Education nationale pour "un grand plan de développement de la recherche sur l’école maternelle". A l'issue du colloque qu'il a organisé hier à Rennes (ToutEduc ici), il considère que "notre pays souffre d’un réel déficit de développement et de diffusion de recherches sur l’école primaire et notamment sur la maternelle" au point que les ESPE (les écoles supérieures du professorat et de l’éducation) "n'ont pas toutes les ressources nécessaires" dans ce domaine et que "la formation professionnelle des enseignants à l’école maternelle s’avère inégale d’une ESPE à l’autre". C'est pourquoi "de nouvelles recherches méritent d’être lancées et financées". Elles devront "s’appuyer sur l’expertise des enseignants des écoles" et il faut encourager "celles et ceux qui le souhaitent à théoriser le produit de leur expérience et à formaliser de nouveaux savoirs professionnels".
Parmi les 56 signataires de ce appel figurent des universitaires, Serge Boimare, Rémi Brissiaud, Sylvain Broccolichi, François Dubet, Marie Duru-Bellat, Michel Fayol, Agnès Florin, Roland Goigoux, Philippe Joutard , Claire Leconte, Claude Lelièvre, Philippe Meirieu, Marie-Rose Moro, Patrick Picard, Eric Plaisance, Eirick Prairat, et des personnalités, comme Isabelle Racoffier (AGEEM), Joëlle Turin (spécialiste de la littérature jeunesse), Philippe Watrelot (CRAP), Jean-Michel Zakhartchouk...
Sur le Québec, le site du RIRE ici. Sur le programme Fluppy, voir ici et ici.
L'appel du SNUIPP ici