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Ouverture à la rentrée 2018 d'une licence préparatoire au métier de professeur des écoles à l'université de Montpellier

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 09 mars 2018.

La faculté d'éducation de l'université de Montpellier ouvre, à la rentrée 2018, une licence préparatoire au master MEEF (Métiers de l'éducation, de l'enseignement et de la formation) premier degré. Outre son caractère assez unique dans le paysage de l'enseignement français, celle-ci affiche deux originalités : les entrées ne se feront pas par disciplines mais sur 8 compétences qui ont été définies comme attendues pour exercer le métier d'enseignant. Deuxième originalité, la licence prévoit deux stages professionnels ainsi qu'une immersion en langue étrangère, soit en effectuant un semestre d'études dans une université étrangère via le programme Eramus+, soit par le biais d'une immersion, en langue étrangère également, non dans une école mais dans un centre qui délocalise des activités d'enseignement. La maquette sera présentée à l'occasion des journées portes ouvertes de l'université de Montpellier ce samedi 10 mars 2018. Elle sera également soumise à la CFVU (Commission de la formation et de la vie universitaire) le 15 avril prochain. Alors que la structure des UE (unités d'enseignement), assorties de leurs volumes horaires et des crédits ECTS qui leur sont affectées, a d'ores et déjà été définie par une première équipe d'une dizaine d'enseignants, une trentaine d'enseignants va se pencher dans les trois prochains mois sur la définition des contenus "spécifiques" afin que la L1 soit opérationnelle à la rentrée. La L2 et la L3 seront établies progressivement.

La création de cette licence a été motivée au constat que "la formation actuelle, une année de bachotage en M1 pour préparer le concours et une année de formation professionnelle en M2, durant laquelle les étudiants alternent prise en charge de classes, UE à l'ESPE (École supérieure du professorat et de l'éducation) et travail sur un mémoire ne permettent pas d'acquérir toutes les connaissances et les compétences nécessaires", observe le directeur de la faculté, Jean-Paul Udave. Une formation professionnelle qui constitue "une spécificité française, et qui consiste à vouloir former les étudiants aux forceps, alors que dans la plupart des autres pays, les enseignants sont formés sur 3 ou 4 ans".

Une entrée par 8 compétences jugées "indispensables" au métier d'enseignant

L'entrée par compétences, qui relèvent des soft skills (compétences relationnelles, comportementales, méthodologiques...), se justifie par un objectif principal : "proposer une formation qui ne s'appuie pas sur du bachotage et de la répétition, dont on sait que ce n'est pas efficient - manger des maths de manière répétitive ne rend pas meilleur - mais qui interroge les savoirs : comment, historiquement, chaque discipline s'est-elle construite, comment mieux comprendre leur raison d'être, pourquoi telles façons d'enseigner sont à privilégier, etc.", explique le directeur adjoint de la faculté en charge du premier degré, Michel Ramos. À ce titre, une UE d'épistémologie est prévue pour chacune des disciplines "pour en présenter l'histoire, le sens, les valeurs, les contenus...". Les disciplines auront quant à elles vocation à contribuer à l'acquisition de ces compétences et, pour ce faire, elles seront également amenées à travailler en interdisciplinaire, notamment au travers de projets.

Un socle de 8 compétences jugées "indispensables" a été défini : développer et exercer sa pensée critique, communiquer de manière adaptée, être capable de résoudre des problèmes, se donner des méthodes efficaces, exploiter l'information, travailler en équipe... L'UE "comprendre les images" pourra ainsi être tout autant travaillée par les professeurs documentalistes, les enseignants d'art plastique, d'histoire, de sciences et de géographie, précise encore le directeur adjoint, alors que "les mathématiques seront davantage impliquées sur la résolution des problèmes et l'esprit critique".

Des stages "filés"

Les étudiants devront par ailleurs effectuer deux stages "filés". Ils iront toutes les semaines en écoles et, en parallèle, suivront des TD dédiés à l'accompagnement de ces stages. Le premier, positionné au semestre 2, aura vocation à être un stage d'observation, alors que le second, au semestre 5, sera davantage pratique. Comme en ESPE, l'étudiant sera accompagné par le titulaire de la classe et un tuteur enseignant.

Enfin, sera donnée la possibilité d'effectuer le semestre 4 dans une université étrangère, dans le cadre du programme Erasmus+, dans un "double objectif", précise Michel Ramos : "leur permettre d'observer un autre système éducatif et une autre préparation à l'enseignement - les étudiants devront se positionner sur des formations en éducation - et se perfectionner dans une langue étrangère".

Ceux qui ne pourront pas partir devront se positionner sur des stages hors écoles : "dans des lieux de médiation culturelle, comme les musées, de médiation scientifique, comme les planétariums, les aquariums, ou encore sur des stages à caractère social afin de mieux connaître tous les publics, dans un CCAS (Centre communal d'action sociale), sur des associations qui travaillent dans les quartiers défavorisés, etc.", précise Jean-Paul Udave. Autre possibilité, travailler dans un centre "où l'on délocalise des activités d'enseignement par exemple, en immersion dans une langue étrangère". Quelle que soit l'alternative retenue, les langues devront être en priorité celles qu'ils seront amenés à utiliser à l'école : anglais, espagnol et allemand.

Une licence ouverte sur 3 sites en 2018, 5 en 2019

D'abord proposée sur 3 des 5 sites couverts par la faculté, Montpellier, Nîmes et Carcassonne, la licence ouvrira en 2019 à Perpignan et Mende. 45 étudiants seront sélectionnés sur chacun des sites, soit 135 au total à la rentrée 2018 pour la L1. Ils le seront sur la base des attendus inscrits sur ParcourSup, avoir un bon niveau en français et en maths et montrer une motivation pour les métiers de l'enseignement. Pour les "oui, si", la faculté d'éducation a d'ores et déjà prévu 2 UE de 40 heures chacune, qui pourront être choisies aux semestres 1 et 2 pour renforcer le français et/ou les maths et de mettre en place un tutorat qui sera assuré par un enseignant. Le 8 mars, ParcourSup avait déjà enregistré 1200 candidatures pour cette nouvelle formation.

L'équipe pourrait être amenée, même si la licence n'a pour l'instant pas été conçue en ce sens, à intégrer une préparation au concours en 3e année de licence, si le futur arrêté sur la licence déplace celui-ci en fin de L3.

Le programme des JPO de la faculté d'éducation ici

Camille Pons

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