Ateliers en non-mixité : Pas de dissolution pour Sud Education 93
Paru dans le mardi 07 juin 2022.
Les cinq parlementaires du groupe Les Républicains qui demandaient à la justice la dissolution du syndicat Sud Education en Seine-Saint-Denis, pour l'organisation de stages réservés aux personnes dites “racisées“, ont été déboutés.
Le syndicat avait déjà fait l'objet de deux plaintes dont une en 2018 de la part de Jean-Michel Blanquer (voir ToutEduc ici) qui avait été classée sans suite par le tribunal de Bobigny en mai 2019.
Selon le délibéré du tribunal judiciaire de Bobigny, rendu publique jeudi 2 mai et retranscrit par l’Agence France Presse, “l’objectif poursuivi par le stage litigieux (organisé en 2017, ndlr) n’était pas de prôner la discrimination entre les personnes, mais au contraire de critiquer de prétendues discriminations raciales à l’école“.
“Ces deux ateliers en miroir, ajoutent enfin les juges de la 9ème chambre, partant du constat exact ou erroné, de situations différentes des enseignants dans l’institution selon qu’ils sont blancs ou non, proposent une réflexion sur cette situation (..) plutôt qu’ils ne révèlent une volonté de la pérenniser ou de l’aggraver au détriment du principe de fraternité."
Pour le syndicat, il s'agit d'une “victoire politique“ du fait que “c’est sur le fond que la demande de dissolution (..) a été déboutée : les ateliers en non mixité organisés par Sud Éducation 93 ne sont pas discriminatoires, ni contraires aux valeurs d’égalité et de fraternité et notre syndicat est reconnu tout à fait légitime pour les organiser.“
Il ajoute que “les menaces de dissolution de notre syndicat se sont inscrites dans ce contexte, cinq années rythmées par les attaques réactionnaires et liberticides“, alors que “ce sont les plus précaires en première ligne, les personnes subissant des discriminations et les plus pauvres, qui ont été les premières victimes des attaques et des réformes.“
Les cinq parlementaires LR (quatre député.e.s et un sénateur) ont été condamnés à verser 5 000 euros à Sud 93.