Concours des 1er et 2nd degrés : "une baisse qui paraît gérable" estime le ministère de l'Education nationale
Paru dans Scolaire le mercredi 11 mai 2022.
La dimution du nombre des admissibles aux concours de recrutement d'enseignants "ne suscite pas d'inquiétude particulière" estime Edouard Geffray. Le directeur général de l'enseignement scolaire répondait, ce 11 mai aux journalistes qui se faisaient l'écho des réactions à la publication des premiers résultats à l'admissibilité au CRPE et au CAPES, plus spécifiquement en mathématiques, alors que le besoin va augmenter du fait de l'ajout dans le tronc commun au lycée d'1h30 dans la discipline. Avec Vincent Soetemont, DGRH, il s'est efforcé de présenter une situation attendue dans une "année atypique", qui avait été "anticipée". En effet, expliquent-ils sans donner de chiffres, le vivier a diminué puisque, du fait de la réforme, les candidats qui sont issus du master MEEF, une bonne moitié pour le 1er degré, ont eu la possibilité de passer le concours en M1 l'année dernière, les admis diminuant d'autant le nombre des candidatures cette année. Les deux directeurs ont justifié la non-publication de ces données par le souci de "préserver les candidats du bruit" qu'aurait provoqué l'information de leur diminution.
Les deux hauts fonctionnaires ont également voulu se montrer rassurants. Bien que régulièrement déficitaire (84 % des postes pourvus en 2019, 98 % en 2020, 92 % en 2021), le CAPES de mathématiques était surcalibré, ce qui a permis de "constituer des marges de manoeuvre" et de diminuer le pourcentage des contractuels à 2,9 %. L'augmentation du besoin en mathématiques, du fait de cette décision politique, est estimée à "un peu moins de 350 ETP", que des heures supplémentaires, des enseignants en surnombre et, bien que cela n'ait pas été dit explicitement, le recours à davantage de contractuels, permettrait d'absorber.
Interrogés par ToutEduc sur la baisse des pourcentages d'admissibles aux concours du 1er degré, les deux responsables prennent l'exemple de l'académie de Montpellier où il est au concours externe de 1,5 (un candidat et demi par poste, très exactement 389 admissibles pour 254 postes) et ils estiment que ce ratio est "très correct". Il était pourtant de 2,1 l'année dernière (472 admissibles pour 225 postes).
Voici, pour les académies pour lesquelles les admissibilités ont été publiées, les résultats aux premiers concours externes publics 2022 et 2021 du CRPE. Une seule académie, la Guadeloupe améliore sensiblement son ratio admissibles / nombre de postes. Risquent d'être plus particulièrement en difficulté les académies d'Amiens, Dijon, Nancy-Metz et Reims, ce qui n'était le cas d'aucune d'entre elles l'année dernière.
AIX-MARSEILLE : 395 postes au concours externe, 499 admissibles (1,25 admissible par poste) contre 698 admissibles pour 420 postes (1,66 admissible par poste) l'année dernière
AMIENS : 256 postes au concours externe, 319 admissibles (1,25) contre 519 admissibles pour 275 postes (1,88)
BESANCON : 124 postes au concours externe, 178 admissibles (1,43) contre 299 admissibles pour 140 postes (2,14)
BORDEAUX : 242 postes au concours externe, 404 admissibles (1,66) contre 440 admissibles pour 226 postes (1,94)
CLERMONT-FERRAND : 78 postes, 157 admissibles (2) contre 229 admissibles pour 95 postes (2,3)
CORSE : 20 postes, 38 admissibles (1,9) contre 63 admissibles pour 27 postes (2,33)
DIJON : 172 postes au concours externe, 198 admissibles (1,15) contre 382 admissibles pour 210 postes (1,81)
GUADELOUPE : 32 postes au concours externe, 65 admissibles (2,03) contre 108 admissibles pour 80 postes (1,35) (en l'état, la seule académie qui améliore sensiblement son ratio admissibles / postes)
LILLE : 535 postes au concours externe, 910 admissibles (1,7) contre 874 admissibles pour 510 postes (1,73)
LYON : 470 postes au concours externe, 668 admissibles (1,42) contre 686 admissibles pour 460 postes (1,49)
MARTINIQUE : 31 postes au concours externe, 63 admissibles (2) contre 75 admissibles pour 32 postes (2,34)
MONTPELLIER : 254 postes au concours externe, 389 admissibles (1,53) contre 472 admissibles pour 225 postes (2,09)
NANCY-METZ : 264 postes au concours externe, 310 admissibles (1,17) contre 552 admissibles pour 270 postes (2,04)
NANTES : 216 postes au concours externe, 369 admissibles (1,7) contre 408 admissibles pour 204 postes (2)
NICE : 215 postes au concours externe, 339 admissibles (1,57) contre 308 admissibles pour 190 postes (1,62)
ORLEANS-TOURS : 272 postes au concours externe, 422 admissibles (1,55) contre 508 admissibles pour 310 postes (1,63)
POITIERS : 133 postes au concours externe, 300 admissibles (2,25) contre 328 admissibles pour 130 postes (2,52)
REIMS : 154 postes au concours externe, 200 admissibles (1,3) contre 318 admissibles pour 162 postes (1,96)
REUNION (La) : 153 postes au concours externe, 250 admissibles (1,63) contre 386 admissibles pour 150 postes (2,52)
RENNES : 137 postes au concours externe, 273 admissibles (2) contre 263 admissibles pour 130 postes (2)
STRASBOURG : 149 postes au concours externe, 291 admissibles (1,95) contre 363 admissibles pour 170 postes (2,13)
TOULOUSE : 246 postes au concours externe, 560 admissibles (2,27) contre 475 admissibles pour 191 postes (2,49)