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Coronavirus : des échos de la situation en Amérique latine

Paru dans Scolaire le jeudi 19 mars 2020.

Brésil, Mexique, Equateur : trois témoignages recueillis par ToutEduc

Le témoignage d’une infirmière brésilienne installée depuis janvier 2020 en France.

"Chez nous, au Brésil, le gouvernement parle seulement de recommandations. Ce n’est pas vraiment organisé. Dans les hôpitaux, d’après mes anciens collègues, il y a beaucoup d’absences et il n’y a plus de masques. Les hôpitaux ne sont pas en mesure d’affronter le coronavirus. Dans l’éducation, toutes les écoles ne sont pas fermées. Les parents doivent décider par eux-mêmes s’ils envoient ou non leurs enfants à l’école.

Les informations "inofficielles" ont le pouvoir. Même le gouvernement n’a pas de parole unique. C’est la confusion totale ! Le seul message qui est bien passé est : surtout ne prenez pas d’ibuprofène. De toute façon, c’est trop cher ! Nous sommes un pays pauvre. Il est demandé aux populations de se laver les mains pour lutter contre le coronavirus. Mais la première question est : est-ce que j’ai assez d’eau pour boire ? C’est un peu la même chose avec les provisions.

Avec ma famille, nous avons de la chance. Nous faisons partie de la couche privilégiée. Nous sommes venus en France grâce à la position de mon mari dans une entreprise internationale. Notre fille est aujourd’hui à l’école internationale du Parc Monceau et elle reçoit de courtes visioconférences chaque matin depuis lundi ainsi que des devoirs à rendre à la maîtresse. Nous sommes plutôt contents d’être en France dans la situation actuelle."

Le témoignage d’un cadre supérieur mexicain impliqué à l’international

"Au Mexique, le gouvernement est encore plus libéral que Boris Johnson alors qu’il s’agit d’un gouvernement plutôt populiste et orienté à gauche. Toutes les écoles fonctionnent, qu’elles soient publiques ou privées. Etant donné la situation actuelle, ce sont les écoles privées qui fermeront en premier.

C’est la responsabilité personnelle qui compte. Pour les entreprises, c’est la même chose. Si une personne décide de ne pas travailler, elle ne touchera aucune rémunération. Aucune aide publique n’est envisagée, d'autant que 50% de la population vit de l’économie informelle. Personnellement, j’ai toujours travaillé pour Schneider-Electric. Quand ils m’ont demandé de rejoindre la maison-mère, en France, j’ai immédiatement accepté. Ne connaissant pas bien le système éducatif français, j’ai choisi de mettre mes enfants à l’école américaine de Saint-Cloud qui est vien sûr actuellement fermée. Mon fils qui est en Terminale aurait besoin d’un peu plus de soutien en sciences que ce que l’école fournit. Je suis surtout inquiet pour ses dossiers d’inscription à l’université. Après l’école américaine, il est normal de postuler aux Etats Unis, au Canada ou au Royaume Uni. »

Le témoignage d’un professeur de l’université de Cuenca (Equateur) 

Pour cet universitaire, "comme en France, toutes les écoles et les universités sont fermées. Il ne reste d’ouverts que les magasins dits vitaux. Un couvre-feu a été établi. Plus personne ne doit être dans les rues après 17h. Il faut dire que notre gouvernement a été déstabilisé par une agitation politique l'an dernier."

 

Hélène Cénat

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